Dans un tout autre registre et à la question de savoir s’il pouvait accepter de rester à la tête du gouvernement après les élections en cas de propositions qui lui seraient faites dans ce sens, Mehdi Jomaa s’est contenté de dire en substance: « J’ai été chargé une fois. Je n’accepterai pas de l’être de nouveau ». « Il est hors de question pour moi de continuer comme chef du gouvernement », a-t-il aussitôt ajouté, soulignant la nécessité d’instaurer des traditions pour la continuité de l’Etat et la consécration de l’alternance au pouvoir.
«Nous autres gouvernants sommes de passage mais l’Etat reste », a-t-il encore dit, assurant être venu en Tunisie pour une mission claire qui ne devait pas durer plus d’une année mais qui se poursuit depuis deux ans. « Nous oeuvrons à consacrer le principe de la continuité de l’Etat en jetant les jalons du projet national que nous envisageons pour la Tunisie et en préparant, pour le prochain gouvernement, une plate-forme de travail idoine et des programmes bien étudiés et surtout viables ».
Mehdi Jomaa a expliqué le rejet de l’idée même d’être reconduit par le fait qu’il est « une personne indépendante » et que « les Tunisiens accorderont leurs suffrages à des partis sur la base de programmes censés être appliqués par celui qui sera porté au pouvoir, lequel comptera sur des personnes et des groupes de personnes choisies par la coalition ou les partis vainqueurs ». « Je ne me permettrai d’être responsable que de ma propre équipe », a-t-il affirmé. « Je ne travaillerai qu’avec une équipe qui ne serait soumise à aucune source d’influence, tout comme je ne dois être tenu pour responsable que des politiques et choix que j’aurai moi-même définis (…). Pour autant, je me tiendrai à la disposition de mon pays pour rendre tout service qui serait en mon pouvoir », a enchaîné Mehdi Jomaa pour qui « ceci serait un devoir pour tout Tunisien envers son pays ».