Tunisie-Algérie : Mondher Zenaïdi, l’homme providence?

Il traîne des casseroles derrière lui –mais qui n’en traîne pas en Tunisie? Les prétendus opposants au «bénalisme» ont mieux servi les desseins de ceux qu’ils ont accusés d’être ses alliés consentants ou forcés, que toutes et tous! N’ont-ils pas, pendant des années, donné le change au régime «dictatorial», profitant de la générosité des donateurs “désintéressés“ occidentaux et assurant à merveille le rôle d’une opposition en «carton»?

Mondher Zenaïdi a été pendant des décennies un ministre dans les différents gouvernements de Ben Ali, mais avant, il a occupé des hauts postes sous le gouvernement Bourguiba à l’international et a œuvré à dynamiser le secteur du commerce et du service en Tunisie. Il a, reconnaissons-le, dirigé avec brio, nombre de départements ministériels.

L’Algérie qui a, rappelons-le, accueilli en grandes pompes le Cheikh Rached El Ghannouchi, théoricien notoire de l’islam politique, a aussi accueilli tout récemment Mondher Zenaïdi. L’ancien ministre de la Santé a été chaleureusement reçu par les hauts responsables algériens qui ont toujours respecté ses compétences, son expérience, son aptitude à gérer les situations de crise, sa sagesse et son sens diplomatique.

Serait-il, l’homme providence pour une Tunisie qui navigue à vue aujourd’hui? La question mériterait d’être posée. Nos voisins ont beaucoup de mal à identifier dans la Tunisie post-14 janvier l’homme et l’équipe qui les rassure en rétablissant la confiance et en réalisant la stabilité sécuritaire et socio-économique du pays sans y arriver.

La teneur des discussions entre les deux parties n’a pas été divulguée. Mondher Zenaïdi, qui n’est pas un féru des photos de famille style “communication populiste”, ne s’est pas déclaré publiquement à propos de son périple algérien. Mais des informations confirment que M.Z compte briguer le mandat présidentiel et que les 10.000 signatures exigées sont déjà réunies.

Nombre de détracteurs (nabbara improductifs et destructeurs) ont bien évidemment (sic) commencé à s’attaquer à Mondher Zenaïdi à tort ou à raison. Mais il est bon de rappeler que ce centralien et énarque fils de feu Abdelaziz Zenaïdi, ingénieur originaire du gouvernorat de Kasserine, n’est pas apparu comme par enchantement dans le paysage politique et économique tunisien. Son père, l’un des premiers centraliens de la Tunisie, a supervisé la construction de la Cité olympique d’El Menzah et de l’hôtel Africa de Tunis. Il a, pour sa part, étudié au Collège Sadiki2, avant d’entrer à l’École centrale de Paris de laquelle il est sorti détenteur d’un diplôme d’ingénieur en1973 et passé ensuite à l’École nationale d’administration de Paris pour en ressortir diplômé en mars 1976.

De retour à Tunis, il a été nommé chargé de mission au cabinet du ministre de l’Économie nationale en 1976 avant d’occuper les postes de directeur général adjoint de l’Office national du tourisme tunisien entre 1978 et 1981, de directeur du cabinet du ministre de l’Économie nationale chargé de l’Industrie (1981-1983) et de PDG de l’Office du commerce de Tunisie dès 1983.

L’ancien ministre de la Santé n’est pas le produit d’un activisme politique exagérément intéressé quoique ses ambitions sont et ont toujours été un secret de polichinelle. Parti en 2011 en France après avoir été, semble-t-il, autorisé à le faire par le Premier ministre de l’époque (BCE), il s’est trouvé contraint à l’exil suite au déclenchement de la machine de guerre et de vengeance gauchiste et CPRiste exploitée à satiété par Ennahdha et à une soudaine découverte de nombre de Tunisiens, qui étaient aux ordres pendant des décennies, qu’il était temps pour eux de changer la casquette de la lâcheté par celle de l’opportunisme.

Près de 4 ans après le 14 janvier 2011, personne n’est dupe des supercheries et des fourberies politiques des uns et des autres sauf peut être, les endoctrinés, les illuminés, les aveugles et sourds. Les Tunisiens dans leur grande majorité dotés de bon sens ont découvert “l’amour infini” des pseudo-opposants révolutionnaires près- et post-14 janvier pour le pouvoir et l’argent du pouvoir.

Du coup, les Mondher Zenaïdi et autres ministres des ères bourguibienne et benalienne font figure d’enfants de chœur si on les compare aux nouvelles générations des politiques produits par une révolution qui n’en est même pas une.

Zenaïdi a toutefois des points en sa faveur, il n’a pas de double nationalité, et il est non seulement l’ami des veuves et orphelins mais c’est l’un des rares ministres dont le téléphone n’arrêtait pas de sonner et qui réagissait illico presto aux sollicitations des citoyens de toutes les classes sociales, aidant les uns et soutenant les autres. Lui reconnaître ces qualités humaines, si tant est que nous sommes dotés d’un minimum d’honnêteté intellectuelle, est une preuve de maturité politique et de jugements désintéressés.

La communauté des opérateurs privés, qui a été régulièrement harcelée par le ministre Zenaïdi pour recruter les uns et aider les autres, le sait.

La Tunisie a toujours été généreuse et tolérante envers ses enfants y compris avec ceux qui ont fait du sport du temps de Ali Larayedh au Mont Chaambi et même des cellules terroristes dormantes couvertes par des partis islamistes qui clament haut et fort leur volonté de renvoyer le pays 14 siècles en arrière et d’y instaurer le califat, ce qui est en sois même révoltant !

Mondher Zenaïdi reviendrait à son pays au bout de 3 années d’exil. Lui refuserait-il à lui ce qu’il a offert aux terroristes amnistiés? Lui, qui a passé près de 40 ans à servir, malgré toutes les erreurs d’appréciation ou de jugement qu’il aurait commises, un drapeau et une patrie?