Des renforts sécuritaires sont arrivés, mardi, au poste frontalier de Ras Jedir face à la situation chaotique en Libye qui a engendré l’afflux massif de réfugiés libyens, pour la plupart, mais aussi de Tunisiens et autres nationalités dont le nombre a atteint trois mille, entre mardi (minuit) et mercredi (midi), a déclaré, mercredi, une source sécuritaire à la correspondante de la TAP à Médenine.
Des mesures de sécurité strictes ont été adoptées au poste frontalier de Ras Jedir, a constaté la correspondante de la TAP, telle l’évacuation de la zone d’action du point de passage sauf pour les sécuritaires, afin d’assurer le bon déroulement des opérations d’inspection et de contrôle et assurer les différents autres services frontaliers. Selon un responsable sécuritaire sur place, la situation demande une vigilance extrême pour éviter l’infiltration d’armes ou de personnes qui pourraient menacer la sécurité du pays.
Le point de passage de Ras Jedir est actuellement en « état de crise » semblable à celle vécue en 2011, immédiatement après le déclenchement de la révolution libyenne, par rapport à l’importance du flux de libyens et le mouvement qui s’en est suivi pendant cette période, ajoute la même source.
Le responsable a, néanmoins, souligné que les forces de sécurité sont cette fois parfaitement préparées, contrairement à 2011, année qui a été marquée par la fragilité de la situation et l’instabilité du pays au lendemain de la Révolution.
Les opérations de fouilles menées par les unités de sécurité, en collaboration avec les différentes sections sécuritaires du poste frontalier, ont été très strictes, a relevé la correspondante sur place. Ainsi, les voitures ont été contraintes à circuler par petits groupes pour éviter l’embouteillage.
Celles-ci ont été soumises à des fouilles minutieuses, des mesures qui ont engendré un encombrement et des tensions du côté libyen.
Selon une sécuritaire, un pistolet, cinq fusils de calibre 12 (MEGA) et un Kalachnikov ont été confisqués chez un Libyen grâce à ces opérations qui ont également permis l’arrestation de plusieurs personnes recherchées.
Plusieurs femmes libyennes étaient au volant de leur voiture, ce qui, selon les sécuritaires, suggère que les hommes sont restés en Libye pour poursuivre le combat dans leur pays. Ambulances et missions diplomatiques, en particulier françaises, ont traversé le poste frontière de Ras Jedir, alors que près de deux mille égyptiens attendent les formalités d’obtention du visa pour pouvoir entrer en territoire tunisien.
Plusieurs diplomates (pas moins de 14 nationalités différentes) ont, également, franchi le point de passage de Ras Jedir, munis de leurs armes pour prévenir les dangers de la route. Plusieurs personnes dont des Tunisiens, Syriens et Libyens, faute de voitures ou à court de carburant, sont arrivées à pied, à Ras Jedir.
Par ailleurs, le bureau consulaire installé à Ras Jedir depuis une quinzaine de jours continue de fournir différentes prestations dont l’attribution de permis de passage de la frontière et visas d’entrée, et ce en totale coordination avec le bureau des frontières et des étrangers et les consulats en Libye, a indiqué le président du bureau, Béchir Chennaoui. Pour ce qui est des personnes qui empruntent l’autre sens, en direction de la Libye, et dont la majorité est de nationalité libyenne, leur nombre n’a pas dépassé les 500.
A en croire les témoignages de ceux qui arrivent de Libye, la situation est « dangereuse et est devenue insoutenable », particulièrement à Tripoli, même si d’autres Libyens continuent à affirmer que la situation dans leur pays est « normale » et qu’ils viennent en Tunisie « uniquement pour le tourisme ».