Tunisie – Drogue : 30% des toxicomanes finissent en psychiatrie

“30% des consommateurs de drogue passent le reste de leurs jours dans des hôpitaux psychiatriques, a indiqué le psychiatre et psychothérapeute, Sofiene Zribi à l’Agence TAP.

Il a rappelé que le phénomène de la consommation de drogue en Tunisie est lié à plusieurs facteurs et autres phénomènes tels que le terrorisme, la contrebande et les réseaux de trafic de marchandises illégales. “Il faut assurer une plus grande surveillance des frontières pour contrôler l’entrée des marchandises et lutter contre les réseaux de drogue” a-t-il dit.

Il a appelé à la nécessité d’ouvrir des espaces de désintoxication et de suivi des toxicomanes pour les protéger contre la récidive et les faire sortir des prisons, puisque “les prisons ne sont pas les meilleures espaces de sevrage et incitent à la consommation de la drogue” a-t-il ajouté.

Zribi a également mis l’accent sur l’importance du rôle préventif de la famille, de l’école et de la société civile dans la sensibilisation des jeunes aux dangers de la consommation de la drogue.

Il convient de rappeler que la journée du 26 juin a été proclamée, “journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic des stupéfiants” par l’Organisation des Nations Unies afin de sensibiliser les jeunes aux risques de la consommation de la drogue.

La Tunisie, connait comme tous les pays du monde, une nette augmentation de ce phénomène dans les différents milieux sociaux. Le ministre de l’intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a indiqué dans sa réponse aux interventions des députés lors de la séance plénière à l’ANC consacrée à la situation sécuritaire dans le pays, tenue le 23 juin courant, que 11036 kg de cannabis ont été saisis, depuis le début de 2014, contre 1046 kg durant les cinq premiers mois de 2013.

Plus d’un kilogramme de cocaine a été saisi au cours de 2014, a-t-il ajouté, critiquant les appels à la dépénalisation de la consommation de la drogue en Tunisie qui, selon lui, a un lien étroit avec la criminalité.

Pourtant en Tunisie, Un nombre important d’activistes appellent à la révision de la pénalisation des stupéfiants et de la loi 52 promulguée en 1992.