Dans une interview accordée au journal Al Chourouk et publiée jeudi 3 avril 2014, Hichem Cherif, sexologue et fondateur de l’Observatoire tunisien des couples et de la famille, a déclaré que 70% des familles tunisiennes souffrent de troubles mentaux à cause des difficultés socio-économiques, politiques et du terrorisme.
30% des problèmes familiaux et des violences au sein de la famille sont dus aux craintes des Tunisiens à faire face à la cherté de la vie, au non paiement des salaires, et à la suppression des subventions des produits comme (le pain, les carburants…)
Le Tunisien a la peur du lendemain puisqu’il est accablé par les dettes et les obligations financières.
Toutes ses raisons poussent le Tunisien à souffrir de pressions psychologiques et de problèmes familiaux. Sa capacité à tisser des relations saines et intimes est en baisse.
Les problèmes familiaux et les cas de divorce sont à l’origine de la situation socio-économique du pays, pense-t-il.
Les enfants sont également des victimes. Le taux de l’échec scolaire a augmenté à cause, en partie, de l’instabilité au sein de la famille.
Le conseiller conjugal a rappelé que 25% des Tunisiens souffrent d’impuissance sexuelle. Ce qui pousse certains époux à consulter des sites à caractère sexuel.
Un phénomène nouveau qui menace la stabilité au sein du couple et de la famille.En effet, 5 millions de Tunisiens consultent chaque mois des sites pornographiques, et plus de 100.000 personnes tapent le mot «sexe» dans le moteur de recherche Google.
Hichem Cherif indique également que 42.800 pilules de viagra sont consommées chaque mois.
Les chiffres sont alarmants, le fondateur de l’Observatoire propose alors de lancer, via des campagnes de sensibilisation, une éducation sexuelle aux jeunes couples avant le mariage et à diffuser une culture sexuelle auprès des couples mariés et des familles.
Le Tunisien n’a aucune connaissance dans ce domaine, estime-t-il.
Les conflits/tensions politiques peuvent aussi créer des tensions et des problèmes au sein du couple et de la famille.
Les couples non mariés ont des relations sexuelles plus épanouies que les couples mariés. En effet, l’éducation des enfants et la cherté de la vie constituent une source de stress empêchant ainsi les couples mariés d’avoir une vie sexuelle saine. 80% des hommes et 68% des femmes ont des relations sexuelles hors mariage, d’après les chiffres de l’Observatoire tunisien des couples et de la famille.
Hichem Charfi rappelle que plus de 900 mariages coutumiers (Orfi) sont célébrés en Tunisie.