Le député du groupe démocrate, Mongi Rahoui, a estimé que les excuses présentées par le constituant, Habib Ellouze (mouvement Ennahdha), «n’étaient pas sincères, alors que les accusations sur sa prétendue hostilité à l’égard de la religion étaient claires», s’interrogeant sur le fait qu’«une discussion politique sur le projet de Constitution se transforme en un appel au meurtre».
Dans une déclaration à la presse, suite à la levée de la séance plénière réservée, dimanche, à la discussion de la Constitution article par article, Rahoui a précisé que le ministère de l’Intérieur a reçu des informations relatives à des menaces de meurtre sur sa personne, exécutoires dans les 48 heures. Le ministère l’en a averti et pris toutes les mesures nécessaires pour sa protection, a-t-il dit.
De son côté, la députée du groupe démocrate, Rim Mahjoub, a déclaré à l’agence TAP que «l’opposition tient à sa demande d’inscrire, dans la Constitution, la criminalisation du takfir, avant de reprendre la séance plénière», ajoutant qu’elle «compte sur la réunion des présidents de groupe parlementaire pour aboutir à des compromis sur les articles qui doivent être révisés».
L’opposition représentée par le groupe démocrate a appelé, dimanche, à inscrire dans la constitution la criminalisation du « takfir » et à interdire l’exploitation politique des lieux de culte, et ce, suite aux déclarations faites par le député du mouvement Ennahdha, Habib Ellouze, sur les ondes d’une radio privée qualifiant Mongi Rahoui d’«hostile à l’Islam».
Habib Ellouze avait présenté, dimanche après-midi, lors de la reprise de la séance plénière à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), ses excuses au député Mongi Rahoui, pour ses déclarations qui « ont été mal interprétées et prises hors de leur contexte », selon lui. Il a appelé à cet effet à « dépasser ce malentendu et à se concentrer sur la finalisation de la Constitution dans un climat de consensus».
Il y a lieu de rappeler qu’au début de la séance plénière, Ben Jaafar avait dénoncé les menaces de mort adressées au député Mongi Rahoui.