Dans leur version actuelle, les articles 122 et 124 du projet de constitution constituent une menace pour la liberté d’expression et l’indépendance de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a mis en garde samedi, Mohsen Riahi, membre de cette instance.
S’exprimant lors d’une journée à Gafsa, il a précisé que l’article 122 place toutes les instances constitutionnelles dans le même panier sans tenir compte des spécificités et des prérogatives de la HAICA entant qu’autorité de régulation. Mohsen Riahi a ajouté que le même article porte atteinte à l’indépendance de la HAICA, dans la mesure où il prévoit la désignation de ses membres par le parlement.
Il a fait part des réserves de la HAICA concernant la reddition de comptes de ses membres, qui, a-t-il estimé, consacre la dépendance à la majorité au pouvoir, ce qui est de nature à impliquer cette instance dans les tiraillements politiques.
Les propositions d’amendements auxquelles est parvenue la HAICA avec le concours d’experts et de plusieurs instances et organisations sectorielles, portent sur le choix des membres de la HAICA sur la base d’une démarche participative.
La HAICA appelle, aussi, à ce que l’organisation des différentes instances et leur composition soient confiées à la loi. L’Autorité de régulation de l’audiovisuel s’est, également, prononcée en faveur d’une «reddition de comptes devant l’opinion publique » et du changement du terme « information » par « communication audiovisuelle ».
Selon Riahi, plusieurs députés se sont déclarés favorables à ces propositions d’amendements qui seront évoqués lors de la discussion de la constitution. La journée s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation organisée par la HAICA contre l’adoption des articles 122 et 124.