A la veille de la célébration aujourd’hui,13 mars, de la journée nationale pour la cyberliberté instituée l’année dernière à la mémoire du cyberdissident Zouheir Yahyaoui, la maison de la culture Ibn Rachiq a organisé hier après midi une rencontre à l’occasion de la commémoration du huitième anniversaire de sa disparition (13 mars 2005). La manifestation a été organisée par l’association des bloggueurs tunisiens, en présence des membres de sa famille, de ses amis et de tous ceux qui se sont levés pour une parole libre et libérée.
Dans un témoignage émouvant, un de ses amis Chokri Letaief, a saisi l’occasion pour rappeler le parcours de ce jeune rebelle qui n’a pas eu peur de parler sous le régime de l’oppression et de la dictature. Yahyaoui, a-t-il dit “était une voix qui n’a cessé de crier fort pour défendre la liberté d’expression, et la dignité de l’homme lorsqu’il écrivait sur son site Tunezine tout ce qui se passait dans un pays ravagé par la corruption administrative, politique et financière”. Cet hommage posthume a- t-il indiqué ,est un devoir de mémoire envers un jeune tunisien qui a refusé l’injustice et qui a payé ses positions au prix fort.
Pour sa famille, c’est une occasion pour rappeler ses revendications consistant à retrouver les coupables de son arrestation et sa torture dans les prisons jusqu’à la mort.
La première commémoration du décès de Yahayoui a eu lieu le 13 mars 2012 au palais de Carthage, lors d’une cérémonie officielle au cours de laquelle Moncef Marzouki, président de la république provisoire ,avait décrété la journée du 13 mars de chaque année journée nationale pour la cyberliberté afin “qu’elle demeure, symboliquement, liée à la liberté”
Zouheir Yahyaoui , né en 1967, est considéré comme la première victime de la police de l’Internet sous le régime de Ben Ali. Feu Yahyaoui avait été arrêté et torturé par la police politique avant d’observer une grève de la faim en signe de protestation contre le jugement d’incarcération de deux ans prononcé à son encontre sous l’accusation “de publication d’informations mensongères, de vol et d’utilisation frauduleuse d’un moyen de communication”. Il est mort le 13 mars 2005 suite à un arrêt cardiaque.
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