Tunisie – Social : Adoption prochainement des textes organisant les jardins d’enfants coraniques

Les textes organisant les jardins d’enfants coraniques seront adoptés en conseil des ministres la semaine prochaine, a assuré vendredi la ministre des affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi qui participait à Hammamet Sud à la deuxième rencontre sur la protection sociale de l’enfance menacée.

«Le texte de loi organisant le dossier des jardins d’enfants coraniques, les procédures d’ouverture et de gestion de ces institutions ainsi que le cahier de charge organisant l’exercice de cette activité seront adoptés la semaine prochaine en conseil des ministres» a indiqué Mme Badi, précisant que les procédures de contrôle et de suivi de ces institutions seront aussi fixés.

Une commission spéciale, placée sous l’égide du premier ministère, à laquelle participent des experts et des représentants de différentes parties concernées, planche depuis des mois sur le dossier des jardins d’enfants coraniques ouverts de manière anarchique.

“La démagogie idéologique, l’embrigadement et la politisation” sont des menaces qui mettent en danger l’enfance a encore expliqué la ministre de la femme affirmant que la protection de l’enfant doit se transformer « en une culture et donner lieu à une prise de conscience sociale », a-t-elle dit.

Il est nécessaire de diffuser “une culture de la dénonciation” qui consiste à informer sur tout dépassement à l’encontre des enfants, faciliter l’intervention et la responsabilisation et pouvoir par conséquent en informer les autorités judiciaires ou administratives, a-t-elle encore expliqué.

La ministre a par ailleurs fait part que les textes relatifs à l’instance indépendante des droits de l’enfant sont sur le point d’être finalisés. “Cette instance, qui sera une première dans le monde arabe et en Afrique, pourrait être inscrite dans la constitution et intégrée au sein du comité constitutionnel des droits humains” a-t-elle encore assuré.

La rencontre, organisée en collaboration avec l‘UNESCO et en partenariat avec les ministères de la femme et de la justice, a permis d’engager le débat sur les aspects juridiques pour la protection de l’enfant de toutes formes de violences et particulièrement des violences sexuelles. Les débat ont aussi porté sur les enfants sans soutien familial ou ceux nés en dehors des liens du mariage.

DI/TAP