Nidaa Tounès, le Parti Républicain et Al-Massar ont signé, mardi, au siège de Nidaa Tounès à Tunis, un document portant création d'un "nouveau front politique et électoral".
Le document a été signé par Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounès, Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Républicain et Ahmed Brahim, président d'Al Massar, au terme d'une réunion de plus de deux heures, tôt mardi.
Les partis s'engagent, selon le document dont l'agence TAP a obtenu une copie, à "unir leurs positions et leurs activités politiques concernant toutes les grandes échéances nationales, dont les prochains rendez-vous électoraux". Ils devront "assurer le succès d'un dialogue national pertinent pour remédier à la situation économique et sociale difficile dans le pays, mettre en place une Constitution démocratique, protéger les institutions et les ressources de l'Etat de l'exploitation partisane, préserver les libertés générales et personnelles ainsi que les droits syndicaux et garantir les conditions de l'intégrité et de la transparence".
Ce front politique et électoral œuvrera à unifier les efforts nationaux au service du processus de transition "dans le cadre d'une feuille de route qui fixe les champs, les objectifs et les dates du consensus national". Il a, en outre, été convenu de former "un comité mixte permanent de suivi" et des commissions spécialisées pour coordonner les positions et les activités dans tous les dossiers prévus par le document.
Le front est "ouvert à toutes les formations politiques à l'instar du Parti Socialiste, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique (PTPD) ainsi qu'à toutes les parties qui s'accordent à rompre avec le système de l'oppression, de la corruption et de l'hégémonie partisane sur les appareils de l'Etat", prévoit encore le document. Maya Jribi a déclaré à l'agence TAP que la réunion qui a précédé la signature a permis d'"approfondir le dialogue et de clarifier plusieurs points", affirmant que le document répond aux attentes des partis qui l'ont signé".
Ahmed Brahim a pour sa part déclaré que "le front vise à adresser un message rassurant au peuple tunisien en ces temps d'incertitude et de désespoir, et apportera des solutions pour sortir le pays de la crise et consacrer l'unité nationale".
Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nidaa Tounès, a considéré que cette alliance constitue "un devoir politique d'unir les forces démocratiques pour assurer le succès de la 2e phase de transition". "Le processus de transition piétine et connaît une crise politique qui a dégénéré en crise économique, sociale et culturelle", a-t- il lancé.
Critiquant la coalition au pouvoir, les partis signataires du message estiment que la Troïka a "marginalisé" l'écriture de la Constitution et l'établissement des institutions de l'Etat pour se focaliser sur "la concentration des pouvoirs". "La coalition au pouvoir s'est appropriée les appareils sensibles de l'Etat, a assujetti le pouvoir judiciaire, a détourné l'appareil sécuritaire de sa nouvelle vocation de police républicaine neutre, a tenté de mettre les médias sous sa coupe, a dévié le processus de justice transitionnelle et a été incapable de traiter la situation économique et sociale difficile".
Nidaa Tounès, le Parti Républicain et Al-Massar disent également "craindre" que "la déviation du processus de transition démocratique et l'escalade de la violence politique" ne menacent l'organisation des prochaines élections dans un climat d'apaisement et de saine émulation.
DI/TAP
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