Tunisie – Affaire «Fathi Dammak» : Ce que Nawaat.org révèle sur les réseaux armés «liés» à Ennahdha

fathi-damak-tunisie-assassinatDans un article publié sur le site Nawaat, les journalistes sont revenus sur l’affaire « Fathi Dammak » et ont fait des révélations inquiétantes sur le trafic d’armes et sur les réseaux qui le pratiquent.

 

 

Promoteur immobilier, Fathi Dammak, qui s'est présenté après la révolution de 14 janvier 2011 comme une victime du clan Trabelsi, est en état d’arrestation pour avoir planifié des assassinats et prises d'otages de personnalités, notamment dans les milieux des affaires et des médias en Tunisie.

Il a notamment exprimé, dans une des vidéos, son intention d’assassiner l’homme d’affaire Noureddine Hachicha.  ».

Ce dernier aurait financé le parti Nida Tounes, selon ce qu’affirme Nawaat.

Selon l’enquête menée par les journalistes de Nawaat, l’homme d’affaire Chafik Jarraya  ayant intervenu dans différents médias (Nessma TV, Shems Fm…) en annonçant qu’un gang criminel projetait de l’assassiner aurait pris connaissance de ces fameuses vidéos auprès des membres des comités de protection de la révolution.

 D’autre part, il s’est avéré, selon notre source, que les personnages qui ont alerté l’homme d’affaires Chafik Jarraya et qui lui ont confié les séquences vidéo, seraient Zouheir Ben Fadhl membre de la Ligue de protection de la révolution et Samir, le membre de la LPR en question. Ils auraient contacté M. Jarraya via un rédacteur du journal “Al masaa”. »

Selon Nawaat, Belhassan et Ali, les interlocuteurs de Fathi Dammak dans les vidéos, appartiendraient au réseau de renseignements parallèle aux services du ministère de l’intérieur.

  Nous avons pu obtenir les procès verbaux de Belhassan et de Ali, numéro 01/2587 et 02/2587 datés du 13 novembre 2012. Ils se seraient rendus à la brigade judiciaire d’El Gorjeni de leur propre gré pour annoncer à l’officier de police Sami Ouaz, en présence du procureur adjoint de la République, qu’une “section spécialisée au sein du ministère de l’intérieur” les auraient chargé d’infiltrer le réseau de contacts de l’homme d’affaires Fathi Dammak suite à de prétendues informations l’impliquant dans la préparation d’assassinats contre d’autres hommes d’affaires. »

Au fil de l’enquête, Nawaat révèle l’identité de Belhassan et Ali. Ces derniers seraient membres du mouvement Ennahdha.

  Nous avons découvert en investiguant sur l’affaire que le personnage dénommé “Belahssen” qui avait effectué la transaction préliminaire de l’achat d’armes avec Fathi Dammak et qui avait participé à la planification d’assassinats et de kidnappings avec le même homme d’affaire, n’est autre que Belhassen Nakache, un membre actif d’Ennahdha du bureau de Yasminet, Madina Jadida à Ben Arous, président de la délégation de la Ville Nouvelle (Madina Jadida) au sein de la municipalité de Ben Arous et fonctionnaire de la Société Nationale des Chemins de Fer.

Le personnage dénommé “Ali”, qui apparait fréquemment dans les vidéos, s’appelle Ali Ferchichi, il possède une société de services et il se déclare aussi membre d’Ennahdha. »

Les journalistes ont indiqué par ailleurs que la fille du leader du mouvement Ennahdha, Soumeya Ghannouchi ne figurait pas sur la liste des personnes ciblées par ce réseau, contrairement aux informations relayées par certains médias.

 Notons qu’en écartant Soumaya Ghannouchi il ne reste aucune personnalité ciblée qui soit proche du parti Ennahdha. »

Les interlocuteurs de Fathi Dammak dans les vidéos chercheraient des financements pour s'armer et lancer d'éventuelles opérations de liquidations et d'assassinats.

 D’autre part, les éléments de notre investigation ne nous permettent pas d’écarter l’hypothèse selon laquelle cette organisation chercherait du financement pour s’armer. Auquel cas Fathi Dammak serait le bouc émissaire idéal pour d’éventuelles opérations de liquidations et d’assassinats. Les enregistrements serviraient alors à appuyer ce scénario. Cela n’innocente pas Fathi Dammak, dont les intentions criminelles sont avérées. »

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