Tunisie – Affaire du viol : B’hiri confirme les poursuites contre la jeune femme violée

Face aux déclarations et aux commentaires provoqués par le dossier relatif à l’accusation de trois agents de sécurité d’atteinte à la pudeur d’une jeune fille sans son consentement et l’audition de la présumée victime pour avoir commis des actes sanctionnés par la loi, le ministère de la Justice a souligné, dans un communiqué, rendu public jeudi, que “si l’on considère qu’une personne est victime d’un crime, que des poursuites sont engagées contre les auteurs et qu’il est procédé à leur arrestation, la victime ne peut revendiquer l’immunité si elle est accusée d’avoir commis d’autres actes sanctionnés par la loi”.

Le communiqué du ministère ajoute que les poursuites engagées pour des faits passibles de sanctions “ne représentent, contrairement aux allégations de certains, aucune forme de pression sur n’importe quelle partie, même s’il s’agit de la victime”.

“Autant les actes condamnables se multiplient dans une affaire donnée, autant se multiplient les chefs d’accusation adressées aux auteurs”, ajoute le communiqué.

En outre, le communiqué explique que “l’empressement” de certains à faire des commentaires et à édicter des verdicts “injustes”, dans une affaire en justice, sans prendre connaissance du contenu du dossier, et donner des déclarations qui portent atteinte à la souveraineté de la justice, “menacent d’embarrasser la magistrature et de l’empêcher d’accomplir convenablement sa mission.”

Le ministère explique, d’autre part, que le droit de réserve et le secret de l’instruction, tel que le respect des spécificités des individus empêche d’évoquer des détails supplémentaires sur le dossier, indiquant que “la divulgation des détails en public tombe sous le couperet de la loi, en raison des préjudices pouvant affecter les parties en conflit et leurs familles.”

Par ailleurs, le ministère rappelle dans le communiqué que l’intérêt général, aujourd’hui, est “d’épargner la justice des tiraillements politiques et partisans, et de ne pas l’impliquer dans des luttes qui n’ont aucune relation avec l’intérêt du pays et les dispositions de la loi”. Il considère que “l’atteinte à la souveraineté de la justice constitue une menace sérieuse pour la réputation du pays et de la magistrature, avec toutes les répercussions qui peuvent en découler sur la pérennité de l’Etat.”