Tunisie : A quel consommateur avez-vous affaire ?

Nous n’allons pas vous parler des enquêtes de ciblage dont les chefs d’entreprise ont l’habitude en ce qu’elles font partie de leurs pratiques usuelles pour anticiper l’impact des produits de toutes sortes qu’ils mettent sur le marché. C’est plutôt la facette ‘’sociale’’ qu’il nous importe de vous présenter, simplement parce qu’elle a de plus en plus d’impact sur le pouvoir de réponse du consommateur tunisien à l’offre.

Dans le contexte de notre marché local, il n’y a pas de réponse simple à la question suivante : le ciblage du consommateur doit-il tenir compte du duo besoin/pouvoir d’achat ou des variables sociales ? Il faut préciser que, par variables sociales, nous entendons les grandes occasions traditionnelles où le Tunisien moyen se trouve emporté par un monstrueux tsunami de dépenses sans fin pour consommer une gamme impressionnante de produits. Au premier rang de celle-ci, nous retrouvons évidemment le ramadan et l’aïd al Fitr.

En prévision du ramadan, beaucoup de nos concitoyens commencent à s’y préparer de nombreux jours en avance et s’offrir de nouveaux ustensiles de cuisine ou même repeindre la maison font partie du lot. Puis viennent les deux ou trois jours qui le précèdent et, là, c’est la ruée vers les salaisons, les fromages, les douceurs, les épices… comme pour constituer un stock de guerre. Ensuite, chaque jour du mois saint est une occasion pour se jeter pratiquement sur tout ce qui se trouve sur les étalages. Au moment où l’on compte une dizaine ou une quinzaine de jours passés, l’engouement se porte vers les habits de l’aïd pour toute la famille, suivi de près par les incontournables emplettes de gâteaux traditionnels, la ‘’mehba’’ ruineuse qui vous impose de donner cinq ou dix dinars à chacun de vos enfants et de tous les enfants de vos frères et sœurs, les jouets, les tours de manège et les déjeuners dehors.

Pour tout dire, nombreux sont les Tunisiens qui se prennent plusieurs mois pour payer cette facture et ces dettes ; des mois pendant lesquels le commerce subit une baisse notable. Le seul cas de figure où un chef d’entreprise ne craint pas ce genre de périodes, c’est quand il possède des unités qui produisent tout cela : ustensiles de cuisine, travaux de peinture, salaisons, fromages, douceurs, épices, habillement, chaussures, gâteaux traditionnels, jouets, manèges, restaurants… Et encore !!

Par Maryam OMAR

Article publié sur WMC

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