
Même s’il représente la bête noire des nahdhaouis, je ne pense pas qu’il sera l’homme du renouveau tunisien. Il sera, au mieux, l’homme du retour. Il n’y a qu’à voir le nombre de RCDistes présents aujourd’hui à son meeting, il n’y a qu’à entendre ses propos « l’initiative est ouverte à tout le monde y compris les Destouriens (pour ne pas dire RCDistes) » ou encore quand il revient sur la fondation de la Tunisie moderne, « une réalisation du Parti Destourien mené par Bourguiba. » Ok, Merci Bourguiba, mais je ne soutiendrai pas une initiative qui appelle au retour de Kamel Morjane, Mohamed Jegham et Cie.
Et si Béji Caeid Essebsi a décidé du retour de certaines figures de l’ancien régime en toute transparence et au nom de la « démocratie », Ennahdha fait pire. Quand on critique son rendement ou son incapacité à gérer le pays, le parti accuse : «les sbires de l’ancien régime». Et pourtant, nombreux sont les conseillers RCDistes nommés conseillers auprès du Premier ministre et dans d’autres ministères, sans oublier les sales pratiques qui sont exactement les mêmes. La justice transitionnelle, n’en parlerons pas. Le verdict prononcé dans le procès des martyrs de Thala, Kasserine: une honte.
Nous voilà donc condamnés à choisir entre la peste et le choléra. Le pire et le moins pire. Cette impasse est le fruit de l’absence d’une opposition digne de ce nom. Voilà le réel problème, l’opposition qui n’est pas structurée et qui n’est pas prête de l’être. Pourquoi on ses rassemble derrière Caied Essebsi, alors qu’on peut se rassembler sans lui et sans les survivants de l’ancien régime ? Une troisième voie est possible et elle doit exister. J’ai rêvé d’une nouvelle Tunisie, opposée à celle que présente Ennahdha, différente de celle dont parle Béji Caied Essebsi. Elle n’est pas encore née, bougeons-nous !
Blog de Sarah Ben Hamadi




