Le suspense aura duré quelques jours, mais le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a été déclaré ce dimanche 24 juin 2012 vainqueur de la présidentielle égyptienne, devenant ainsi le premier président élu du pays après la chute de Hosni Moubarak en février 2011. Il a obtenu 13,2 millions de voix contre 12,3 millions pour son rival Ahmad Chafiq.
La victoire de cet homme âgé de 60 ans et diplômé d’une université américaine a été saluée bien évidemment “par une explosion de joie place Tahrir au Caire, où plusieurs dizaines de milliers de ses partisans ont crié «Allah akbar» (Dieu est le plus grand), lancé des feux d’artifice, et scandé «A bas le pouvoir militaire“. Pareil dans la Bande de Gaza
Morsi a également reçu les félicitations du maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), l’instance qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak.
La Commission électorale indique que le taux de participation au second tour de cette présidentielle (les 16 et 17 juin), s’est élevé à 51%. Le nombre de votants s’est élevé à 26,4 millions sur 50,9 millions d’inscrits.
Selon plusieurs analystes, le désormais président d’Egypte aura “une marge de manœuvre très réduite face au Conseil militaire aux commandes du pays, d’autant plus que l’armée a récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l’Assemblée, contrôlée par les islamistes, suite à un jugement déclarant illégal le mode de scrutin. L’armée a promis de remettre avant le 30 juin le pouvoir exécutif au nouveau chef de l’Etat issu de l’élection présidentielle“.
Certains se demandent même si la victoire n’a pas été attribuée à Morsi pour éviter des troubles plus violents à l’Egypte que ceux qu’on a connus depuis plusieurs mois maintenant. Sachant que les Frères musulmans avaient clairement indiqué qu’ils s’opposeraient par tous les moyens si leur candidat n’était proclamé président.