Amnesty appelle Marzouki à ne pas valider l’extradition de Baghdadi

Le Secrétaire Général d’Amnesty International (AI) Salil Shetty a adressé, jeudi, une lettre au Président de la République provisoire Moncef Marzouki, l’appelant à ne pas valider l’extradition de l’ancien chef du gouvernement Libyen Baghdadi Mahmoudi.

“Amnesty International prend acte de la déclaration du porte-parole de la Présidence de la République, le 23 Mai, selon laquelle Baghdadi Mahmoudi ne sera pas extradé vers la Libye si sa vie est en danger et s’il n’est pas assuré d’avoir un procès équitable”, peut-on lire dans la lettre.

“Comme vous le savez peut-être déjà, Baghdadi Mahmoudi a entamé une grève de la faim il y a trois jours pour protester contre son extradition, suite aux déclarations du ministre de la justice tunisien Noureddine Bhiri affirmant que l’extradition de Mahmoudi peut se produire dans quelques jours ou semaines”, indique AI.

L’organisation prévient qu'”en tant que membre du gouvernement du Colonel Mouammar Kadhafi, Mahmoudi fait face à un risque réel de violations graves des droits de l’Homme s’il est forcé de retourner en Libye, de subir une arrestation arbitraire, des tortures et d’autres mauvais traitements et de faire l’objet d’un procès inéquitable et d’une exécution extrajudiciaire”.

Amnesty craint, en outre, que le responsable libyen peut encourir la peine capitale, sentence à laquelle elle s’oppose dans tous les cas “en tant que violation suprême du droit à la vie”, indique la lettre signée par son secrétaire général. Les préoccupations d’Amnesty se basent sur un suivi continu des violations des droits de l’Homme en Libye, “y compris celles commises depuis le début du conflit interne, fin février 2011, par des milices armées opposées au régime Kadhafi”, relève l’organisation.

Amnesty International continue à recevoir des informations sur la torture systématique et autres mauvais traitements que subissent les détenus, et a récemment recensé au moins 20 cas de décès en détention provisoire, déplore le message. “Sur la base de ces informations et au vu des violations continues des droits humains en Libye, Amnesty International est fermement convaincue que Baghdadi Mahmoudi ne devrait pas être extradé vers la Libye pour l’instant”.

WMC/TAP