Autorisation d’un parti salafiste : Le Gouvernement justifie l’autorisation accordée au “Front de la réforme”

Un responsable du premier ministère a affirmé samedi que la création du parti “Front de la réforme” est conforme aux dispositions du décret-loi organisant les partis politiques.

Joint au téléphone par l’agence TAP, le responsable du dossier des partis au sein de la présidence du Gouvernement, Ali Ameera a indiqué que le parti “Front de la réforme” a été autorisé le 29 mars 2011. Ce parti, a-t-il dit, a déposé auprès du premier ministère un dossier comportant les documents nécessaires pour la constitution d’un parti politique conformément aux dispositions de l’article 9 du décret-loi n°87 en date du 24 septembre 2011 relatif aux partis politiques.

De son coté, le président du Front de la réforme, Mohamed Khouja, a indiqué que l’idéologie de son parti est l’islam, précisant que parmi ses membres on compte “plusieurs membres qui étaient de tendance salafiste”. “Le référentiel islamique du parti n’est pas en contradiction avec notre droit à participer aux affaires publiques”, a-t-il soutenu, affirmant que son parti oeuvrera “dans le respect de la loi, la préservation des acquis du peuple et la consécration des valeurs Républicaines”, a-t-il ajouté.

“Les actes isolés commis par certaines personnes ne peuvent être imputables à un parti organisé ou à un groupe déterminé”, a-t-il estimé. “Les salafistes sont victimes d’allégations et d’une confusion concernant le salafisme dont les fondements en Tunisie diffèrent de ceux prônés dans d’autres pays arabes et musulmans”, a-t-il relevé.

Une conférence de presse est prévue prochainement pour présenter le bureau politique du parti, son programme et les objectifs.

La présidence du gouvernement ne procède pas à la classification des partis mais adopte un ensemble de procédures légales et s’assure de la conformité des objectifs du parti avec ceux fixés par le décret-loi organisant les partis politiques, a précisé M. Ameera. Selon M. Ameera, l’objectif du parti “Front de la Réforme”, tel que précisé dans le journal officiel n°38 en date du 29 mars 2012, est « de consacrer les valeurs de la République, le droit du peuple de choisir ses représentants en toute liberté, de préserver les acquis de la révolution, de protéger la patrie contre toute menace et de défendre une approche du juste milieu”, a-t-il indiqué.

Ce parti prévoit aussi “l’attachement à l’indépendance du pays, la souveraineté du peuple, la séparation des pouvoirs, le renforcement de la décentralisation, a-t-il relevé. Il s’agit aussi “d’accorder de larges prérogatives aux conseils régionaux et locaux pour la gestion administrative et en matière de développement élus au suffrage libre et direct, de défendre la liberté et le droit à la différence et le respect des droits de l’homme”.

Le responsable du premier ministère a précisé que le décret-loi organisant les partis politiques prévoit un ensemble de sanctions, y compris la dissolution du parti, en cas de non respect des engagements pris lors de la constitution du parti. Il est à rappeler que le décret-loi n°87 en date du 24 septembre 2011 a abrogé la loi organique n°88 de 1988 relatif aux partis politiques qui interdisait la constitution d’un parti politique sur des fondements religieux (art 3).

WMC/TAP