A la fois juge et partie
La première responsable est isolée, on s’est accaparé ses réussites en ne se préoccupant ni de la forme ni du fond, à tel point que se démettant du droit de réserve, arrivée sur le sol londonien, la mission d’inspection a été directement prise en charge par le délateur et pendant toute la durée du séjour. Cela s’appelle être juge et partie.
La représentante, pour sa part, loin de se douter de tout ce qui se tramait autour d’elle, continuait à travailler étant sûre de la solidité de la situation financière et administrative de sa représentation.
Elle n’a pas eu à attendre trop longtemps. La mission de retour à Tunis, on a vite fait de la convoquer à un conseil de discipline, ce dont elle a entendu auparavant par ouï-dire. Pourtant, on n’a jamais, à Tunisair, convoqué ce genre de conseil que pour des responsables de pertes financières conséquentes ou ayant commis de graves erreurs professionnelles.
Commence alors une série rocambolesque de manquements au respect des dispositions des statuts internes de la compagnie nationale Tunisair. La convocation ne lui est signifiée officiellement que quelques jours avant la date prévue pour le conseil et dans des dispositions frôlant l’illégalité pour l’empêcher de bien préparer sa défense. Les griefs retenus contre la représentante s’avèrent infondés car les réponses fournies par la représentante lors de l’inspection à Londres devaient suffire pour clore le dossier. C’était toutefois sans compter sur le chef de la mission d’inspection qui aurait sciemment omis d’insérer les réponses de la représentante dans le dossier. Le représentant des cadres de la CGTT qui devait l’assister, lui, a été assigné d’office et s’est évertué délibérément à l’enfoncer malgré les évidences de la fragilité des griefs qui lui sont reprochés. Ce même représentant des cadres se sentant intouchable et dans un élan humoristique de très mauvais goût avoue à la représentante son intérêt pour le poste qu’elle occupe.
Au final, aucun grief retenu contre la représentante ne pouvait tenir sérieusement la route. Cela n’a pourtant pas empêché trois des quatre membres du conseil de voter contre les intérêts de la représentante. L’un d’eux est son propre représentant des cadres de la CGTT. La sanction s’avère être son rappel de sa représentation le jour même. Le lendemain, à dix heures pile, on lui signifie sa sanction et on ne lui laisse que quatre jours pour effectuer la passation sans oublier de lui conseiller d’y être en lui disant qu’aucun délai n’est permis tout en la menaçant sournoisement de licenciement à la moindre incartade
– De nombreuses questions s’imposent .