Des manifestants demandent l’application de la Chariaa et l’instauration du Califat

Des milliers de manifestants se sont rassemblés, vendredi, devant le siège de l’Assemblée Constituante pour revendiquer à ce que la Chariaa soit la principale et l’unique source de législation. Le rassemblement est organisé par le front tunisien des associations islamique qui regroupe 112 associations.

Les manifestants ont scandé plusieurs slogans “stop à la laïcité.. le peuple veut l’application de la Chariaa”, «le peuple veut un Califat”. Ils ont brandi le drapeau national et des étendards noirs utilisés par les salafistes. Le porte-parole officiel des organisateurs de la manifestation Salman Briki a indiqué, dans une déclaration à l’Agence TAP, que le rassemblement est un appel pour inscrire la Chariaa comme principale et unique source de législation dans la nouvelle Constitution et pour affirmer l’impératif de stipuler clairement que la Tunisie est un Etat musulman».

De son côté, Cheikh Mokthar Jebali, président du front a expliqué que les manifestants demandent l’inscription dans le premier article de la constitution la chariaa comme source de législation et de veiller à son application dans la réalité. Il a critiqué la vision du leader Habib Bourguiba qui a voulu faire de la Tunisie, en vertu de la constitution de 1959, un pays laïque.

L’article premier de la constitution de 1959 qui stipule que la religion de la Tunisie est l’islam n’avait pour finalité, a-t-il dit, que d’éviter la colère des Cheikh de la Zitouna. Une délégation des représentants des organisateurs a rencontré Meherzia Laabidi, premier-vice président de l’Assemblée Constituante qui a affirmé que l’Assemblée est ouverte aux suggestions de toutes les sensibilités de la société civile.

Ces propositions seront soumises aux différentes commissions concernées, a-t-elle dit. Le rapporteur général de la Constitution, Habib Kheder a de son coté affirmé que l’ouverture de la Constituante devant les composantes de la société civile n’implique nullement de partager la société en deux camps. Il s’agit plutôt, a-t-il dit de garantir le droit de chacun d’exprimer ses propres suggestions au service du pays.

Les manifestants ont remis au bureau de l’Assemblée Constituante un document composé de cinq points. Le document appelle à:

– inscrire dans le texte de la constitution de manière claire et directe que l’Islam est la religion de la Tunisie et de veiller à son application dans la réalité.

– que la Chariaa islamique doit être la principale et unique source de législation,

– le Chef de l’Etat et le Chef du gouvernement doivent être musulmans, de sexe masculin et mariés à des musulmanes,

– l’Etat doit s’engager à protéger l’Islam, à interdire la diffusion de comportements et de pratiques contraires aux préceptes sunnites – et à ne pas adhérer aux conventions et accords régionaux ou internationaux contraires à la Chariaa.