Tunisie – Partis politiques : Démarrage du ballet des démissions

Avec la publication des résultats des élections du 23 octobre 2011, tout le monde s’attendait à des déchirements au sein de la plupart des partis politiques. Au PDP, une réunion houleuse d’évaluation des résultats a duré une dizaine d’heures. Certains acteurs politiques appellent déjà soit à des changements à la tête des partis.

AFek Tounès, dont les résultats restent honorables en comparaison avec des partis plus anciens, ouvre le ballet des démissions, avec l’annonce du départ d’une de ses fondateurs, Emna Mnif.

Sous le titre “Je quitte Afek Tounes”, elle écrit : ” Lorsque j’ai participé à la création d’Afek Tounes en mars 2011 et me suis engagée dans l’action politique, j’avais pour unique dessein de prendre part à l’édification d’une Tunisie résolument tournée vers la démocratie, le progrès et la justice sociale.

Pendant des mois dans toutes les régions du pays, lors de grands meetings publics ou de réunions restreintes avec les militants et les citoyens, parfois dans les médias, en tant que porte-parole du parti, mais souvent à l’écart des feux des projecteurs, j’ai servi avec dévouement, ferveur, sincérité et intransigeance.

J’ai accompli la mission de servir mon pays sans compter et de me faire la porte-voix de mon parti sans m’écarter de ses valeurs et de ses principes me rangeant derrière sa discipline même lorsque certaines divergences apparaissaient. La Tunisie a réussi la gageure de ses premières élections libres depuis l’indépendance.

Il nous revient aujourd’hui de lire leurs résultats et de décrypter le message des Tunisiens. Nous nous devons aussi d’opérer notre autocritique en toute responsabilité, d’en tirer les conséquences et de clarifier nos positions, sans quoi nous ne saurons ni rassembler ni offrir l’alternative politique.

Cela suppose une cohésion et une vraie volonté. Un cumul de divergences profondes avec le directeur exécutif du parti Afek Tounes y font obstacle et me poussent aujourd’hui à démissionner de ce parti. Pour autant, je demeure et demeurerai la femme engagée que j’ai toujours été, plus que jamais au service de mon pays, dans une démarche de rassemblement pour la démocratie, le progrès et la justice sociale que j’ai toujours prônées et pour lesquelles j’ai œuvré, au delà des calculs politiciens, des egos et des ambitions”.