L’abaissement de la perspective de la dette de la Tunisie par Standard and Poor’s « SP » (de BBB- “stable” à BBB- “négative”), (à un cran de la catégorie des investissements spéculatifs) renchérira le coût de l’emprunt pour le pays sur les marchés internationaux, a averti l’économiste, Moez Laabidi. L’agence de notation a justifié sa décision prise le 28 Juillet, par les “risques croissants” que présente la période de transition politique dans le pays. SP avait déjà, diminué, le 16 mars, la note de la Tunisie d’un cran.
La Tunisie encourt, selon elle, plusieurs risques qui pourraient persister au moins jusqu’à l’élection de la constituante (le 23 octobre 2011). Ils résultent des incertitudes planant sur la politique budgétaire à moyen terme, ainsi que des faiblesses du système bancaire public, qui freinent la croissance.
Dans ce contexte, SP a attiré l’attention sur les risques d’une croissance qui dépend, pour une large part, d’une reprise du tourisme et des investissements directs étrangers.
Cependant, M. Laabidi, également, membre du conseil d’administration de la BCT, a estimé que cette nouvelle notation, n’influera pas, pour le moment, sur la Tunisie, qui a choisi de ne pas sortir sur les marchés internationaux, mais de recourir, plutôt, aux crédits bilatéraux avec les pays partenaires et les organisations mondiales (Banque Mondiale, FMI, BEI….).
La période de transition démocratique par laquelle passe la Tunisie est marquée, selon lui, par des incertitudes sur le plan politique, grèvant les perspectives économiques. Il a affirmé que l’instauration d’un régime démocratique, est de nature, à accroître l’efficacité économique et doper l’investissement étranger.
Cet expert juge que les agences de notation qui monopolisent le “rating” dans le monde, adoptent une vision étroite dans l’évaluation des pays, considérant que l’abaissement de la notation de la Tunisie ne sert pas le changement historique du pays vers la démocratie.
Elles l’ont classé dans la liste des pays à risque en matière de remboursement des dettes, au moment où le pays a besoin de financements étrangers.
Il a rappelé que la Tunisie a veillé, malgré la conjoncture économique difficile, à honorer ses engagements. Elle a remboursé au mois d’Avril 2011, 450 millions d’euros, sur le marché financier européen, alors que plusieurs voix ont appelé à s’abstenir de payer ou à reconvertir les dettes en projets de développement. (TAP)
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