Les syndicats de neuf corps éducatifs ont observé, ce jeudi, un sit-in devant le siège du ministère de l’éducation à Tunis pour protester contre la non application des accords conclus et revendiquer le respect du droit syndical.
Les manifestants ont aussi appelé à l’ouverture de négociations sérieuses avec le ministère de tutelle dénonçant l’atteinte au droit syndical et les restrictions imposées aux organisations professionnelles.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Mohamed Essafi, secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire, a souligné que ce sit-in s’inscrit dans une série d’actions de protestation contre le blocage des négociations avec le ministère de tutelle, la non application des accords conclus et l’atteinte au droit syndical.
Il a, dans ce contexte, souligné la nécessité de mettre en application l’accord du 23 mai 2023, qui prévoit une augmentation financière de 100 dinars par an pendant trois ans, à partir de janvier 2026.
Il a également évoqué l’importance d’appliquer l’effet rétroactif pour les promotions et ce, à partir du 1er juillet 2025, signalant que le ministère “a violé cet accord en écourtant sa durée de dix mois”, ce qu’il a considéré comme “une atteinte claire aux droits des enseignants”.
Il a, par ailleurs, critiqué les déclarations du ministre de l’éducation lors de la discussion du budget de l’année 2026, lorsqu’il avait affirmé que l’accord était “sur la table pour étude”, soulignant que “les accords ne devraient pas être réexaminés, mais doivent être appliqués”.
Selon Essafi, “la situation éducative est catastrophique (surpeuplement des classes, manque d’enseignants …) et ce, en raison de l’absence de planification de la part du ministère de tutelle.
De son côté, Boulbaba Selmi, secrétaire général du syndicat général des surveillants et surveillants généraux, a souligné que le blocage des négociations avec le ministère de l’éducation, depuis près d’un an, a eu un impact négatif sur les conditions professionnelles au sein des établissements scolaires (détérioration de l’infrastructure de la plupart des établissements scolaires, dortoirs scolaires fermés ou menaçant de s’effondrer, manque de sécurité…) et ce, surtout dans les régions du nord-ouest et du centre-ouest.
Il a également indiqué que certaines revendications sont urgentes notamment celles liées au recrutement signalant que près de 3 000 postes de surveillants sont vacants outre le manque de surveillants généraux ce qui impacte, selon lui, l’encadrement des élèves dans les établissements scolaires dans un contexte marqué par la propagation de la violence, des drogues et de la criminalité.




