Ces derniers jours, la Tunisie a été le théâtre d’un phénomène qualifié de « tourisme fictif » en provenance d’Algérie. Selon plusieurs publications sur les réseaux sociaux et médias, l’afflux inhabituel de visiteurs algériens via les frontières terrestres, notamment à Tabarka, ne correspond pas à une activité touristique classique. En réalité, la majorité de ces voyageurs cherchent à bénéficier de la prime de voyage annuelle de 750 euros accordée par le gouvernement algérien, sans générer de retombées économiques pour la Tunisie. Les « touristes fictifs » passent ainsi quelques jours sur le sol tunisien, souvent en limitant leurs dépenses au strict minimum et en logeant dans leurs voitures ou dans des lieux bon marché, avant de retourner en Algérie pour revendre la somme en devises sur le marché noir. Selon le ministre algérien de l’Intérieur, Saïd Sayoud, cette pratique impliquait de nombreux intermédiaires et agences de voyage, et mobilisait près de 100 000 citoyens algériens, souvent des chômeurs, pour simuler ces séjours. Face à ce phénomène, les autorités algériennes ont renforcé les mesures de contrôle, conditionnant désormais le versement de la prime à la possession d’un compte bancaire et à l’usage de cartes ou chèques, afin de limiter les fraudes.




