La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a présenté, samedi, lors d’une conférence de presse, à Tunis, son rapport annuel sur la situation des droits et des libertés en Tunisie pendant l’année courante.
Le président de la ligue, Bassem Trifi, a déclaré que le rapport a abouti à une série de conclusions, dont notamment « la poursuite des violations » dans le domaine des droits civils et politiques « comme en témoignent les procès et les poursuites contre les militants de la société civile, ou encore la campagne de suspension des activités d’un certain nombre d’associations ».
Il a estimé que la situation des droits et des libertés publics connait « un déclin qui s’étend d’année en année pour englober les droits civils, politiques, économiques et sociaux et vise de nombreuses catégories, notamment les activistes politiques de différentes sensibilités ».
Lors de la conférence de presse, les résultats d’une enquête de terrain conduite par la LTDH sur « la perception des Tunisiens des droits de l’homme en Tunisie et de la Ligue » ont été présentés à l’occasion de la célébration de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre de chaque année.
Les résultats de l’enquête, qui s’est appuyée sur un échantillon de 1 205 citoyens, ont révélé que 95,5 % des personnes interrogées estiment qu’« il est nécessaire que la justice soit impartiale » et 41,6 % d’entre elles considèrent qu’elle « ne garantit pas tous les droits ».
Le questionnaire a également révélé que 36,5 % des personnes interrogées estiment que « l’intérêt pour les droits se limite à certaines catégories de la société, autrement tous les citoyens ne sont pas égaux face à la loi ».
De même, 94,4 % considèrent que « la défense des droits humains est plus que nécessaire ».
Selon l’enquête, 60,8 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles contacteraient la police et/ou la garde nationale en cas de problème juridique, tandis que 13,9 % d’entre elles s’adresseraient à un avocat et 7,9 % s’adresseraient directement à la justice, soit directement au tribunal.
Enfin, 21,6 % ont déclaré qu’ils résoudraient le problème eux-mêmes.
En ce qui concerne la connaissance des droits fondamentaux, 68,6 % des personnes interrogées ont estimé que le droit à la santé est le droit le plus fondamental, suivi du droit à l’éducation (46,3 %), puis du droit à un travail décent (28 %) et enfin du droit à la dignité (26,6 %).
Dans ce contexte, 48,4 % des personnes interrogées ont souligné l’importance et la nécessité d’éduquer les citoyens dans le domaine des droits de l’homme, étant un des moyens les plus importants à mettre en œuvre pour ancrer les droits de l’homme en Tunisie.
Par ailleurs, 35,9 % des personnes interrogées ont souligné l’importance de recourir aux médias, tandis que 28,8 % d’entre elles ont estimé que la diffusion de la culture des droits de l’homme relève de la responsabilité des institutions officielles de l’État.




