Jaouhar Ben Mbarek transféré à l’hôpital de Nabeul : inquiétudes et zones d’ombre sur son état de santé

Depuis le week-end, une vive inquiétude entoure l’état de santé de Jaouhar Ben Mbarek, prisonnier politique en grève de la faim, transféré d’urgence à l’hôpital universitaire de Nabeul et hospitalisé au service des maladies internes, selon sa sœur Dalila Ben Mbarek Msaddek.

Sa famille, présente sur place, affirme ne disposer d’aucune information fiable et déplore l’impossibilité de lui rendre visite. Ce transfert intervient alors que la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, a minimisé en séance plénière l’existence de véritables grèves de la faim en prison, dénonçant une « campagne infondée » et assurant que les détenus continuent à s’alimenter. Pourtant, selon sa défense, Ben Mbarek était déjà dans un état critique jeudi, souffrant d’un début de rhabdomyolyse lié à la déshydratation, présentant des troubles moteurs et du langage, un amaigrissement rapide et persistant à refuser tout apport nutritif, malgré un minimum d’hydratation accepté. Parallèlement, une enquête a été ouverte après son agression présumée à la prison de Belli, où il aurait été violemment frappé par des détenus et des agents, des examens ayant confirmé des contusions.

Tandis que des médecins ont ordonné son hospitalisation et que la défense dénonce des pressions croissantes sur les avocats, l’administration pénitentiaire réfute l’ensemble des accusations et continue de nier l’existence même de sa grève de la faim.