Le calme est revenu, dimanche matin, dans la ville de Gabès et les localités proches de la zone industrielle de la région, après une nuit mouvementée durant laquelle les pneus ont été brulés et les routes ont été bloquées en guise de protestation menée par des groupes de jeunes contre la détérioration de la situation environnementale.
La région a été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. Les forces sécuritaires ont fait recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et dégager les routes.
Une tentative d’incendie a visé, samedi soir, le siège de la direction régionale du Groupe Chimique Tunisien. Les flammes ont été maîtrisées par la protection civile.
Dans une déclaration publiée dimanche, le conseil local de la délégation de Gabès-ville a fait savoir que la violence et les émeutes survenues hier ne représentent pas le véritable mouvement observé par les jeunes de Gabès, qui expriment, dès le départ, une revendication légitime et claire à savoir le droit de vivre dans un environnement sain, incluant le démantèlement des usines chimiques polluantes.
Le conseil a appelé les jeunes à préserver le caractère pacifique de leur mouvement et à s’abstenir de tout ce qui pourrait dénaturer leur cause ou en compromettre son caractère légitime. Il a par ailleurs appelé les forces de sécurité à la retenue et à ne pas confondre les manifestants pacifiques avec les fauteurs de trouble.
Lors de son entretien, avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub et le ministre de l’Environnement, Habib Abid, le président de la République Kais Saied a donné ses instructions en vue de dépêcher une équipe conjointe issue des deux départements ministériels concernés à l’usine d’acide phosphorique du groupe chimique de Gabès afin de “faire le nécessaire” dans les plus brefs délais.
Le président Saïed a, par ailleurs, souligné qu’il suit de près la situation, faisant état à ce propos de nombreuses irrégularités, tant au niveau des opérations de maintenance et d’exploitation ayant provoqué des fuites de gaz, qu’au niveau de la non-réalisation des expertises afférentes aux équipements du Groupe chimique conformément aux échéances fixées par les experts agréés.
Le chef de l’État a, en outre, insisté sur l’impératif de hâter la mise sur pied d’un plan stratégique qui soit en mesure de mettre fin à jamais à ces catastrophes environnementales, lequel doit s’inspirer du plan élaboré, il y a plus d’une décennie, par les jeunes de Gabès.
Rappelons que des habitants de la localité de Chott Essalem ont protesté samedi devant les usines du Groupe Chimique Tunisien (GCT)pour revendiquer l’arrêt des activités du Groupement et le démantèlement des usines polluantes.




