Sociologue : en Tunisie, le mariage se transforme en contrat d’intérêts

Le sociologue Mamdouh Ezzeddine estime que le mariage en Tunisie connaît une mutation profonde, se transformant progressivement en un « marché d’intérêts » où dominent des logiques utilitaires. Commentant les dernières statistiques de l’INS sur le mariage et le divorce, il souligne que le recul des unions chez les jeunes et l’augmentation des séparations traduisent un changement sociétal majeur.

L’âge moyen du mariage s’élève désormais à 35 ans pour les hommes et 29 ans pour les femmes, un retard lié à la fois aux difficultés économiques et à l’évolution des mentalités. Le mariage, autrefois perçu comme une obligation sociale et religieuse, tend aujourd’hui à devenir un projet individuel, guidé par des critères d’épanouissement personnel, mais aussi par des considérations matérielles, sociales et symboliques.

Selon Ezzeddine, cette transformation explique également la hausse des divorces précoces, l’apparition de situations de « divorce silencieux » et le déclin des modèles familiaux traditionnels, révélant une recomposition des rapports conjugaux et familiaux en Tunisie.