C’est avec une profonde émotion que le monde du cinéma tunisien apprend le décès d’Ahmed Bennys, surnommé le “magicien de la lumière”. Né le 16 mars 1937, ce chef opérateur et directeur de la photographie a marqué l’histoire du septième art tunisien par sa maîtrise incomparable de l’éclairage, transformant chaque plan et chaque monument en véritable œuvre d’art. Il a notamment réalisé le film d’animation primé Mohammadia (1974), lauréat d’un Tanit de Bronze au Festival de Carthage, et signé la photographie de films majeurs tels que Les Zazous de la vague (1992), Le Sultan de la Médina (1992) ou encore le documentaire Frantz Fanon. Peau noire, Masque blanc (1996). Au-delà du cinéma, Ahmed Bennys a sublimé le patrimoine historique tunisien et international, illuminant des sites prestigieux comme le musée du Bardo, le théâtre d’El Djem, Damous Karrita à Carthage, ainsi que des trésors mondiaux tels que les temples d’Angkor au Cambodge et les nécropoles des pyramides de Saqqara en Égypte. Militant du Parti Communiste Tunisien et membre actif de l’Association des Cinéastes Tunisiens, il a défendu les droits des professionnels du cinéma et mis son art au service de ses idéaux progressistes. Lors d’une interview exclusive à l’occasion de la cérémonie des remises de diplômes de l’ESAC, il déclarait : « Nous naissons lumière et nous retournons à la lumière », une phrase qui résume à merveille sa philosophie et son œuvre. Artiste complet, technicien virtuose et intellectuel engagé, Ahmed Bennys laisse un héritage lumineux et inspirant pour les générations futures. Ses enfants, Amel et Malik, ainsi que sa famille et ses proches, reçoivent les condoléances les plus sincères du Syndicat Indépendant des Réalisateurs Producteurs. Même après sa disparition, sa lumière continue de briller dans l’histoire du cinéma tunisien.




