Kais Saïed promet d’ouvrir plusieurs dossiers et d’appliquer la loi à tous sans immunité

“Plusieurs dossiers doivent être ouverts”, a promis le président de la République, Kais Saïed, réaffirmant que le peuple tunisien a plein droit à revendiquer la redevabilité juste de ses fauteurs afin de récupérer son argent.

Le chef de l’Etat a, en outre, assuré que les efforts sont en cours en vue de trouver une solution nationale à tous les secteurs afin de bâtir un nouvel édifice inexpugnable et rétif aux manœuvres des corrompus.

Les propos du chef de l’Etat ont été exprimés, lors d’une réunion tenue, vendredi, au palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri.

Fidèle à son narratif fondé sur les symboles et les figures de proue de l’histoire de la Tunisie, le chef de l’Etat a évoqué une pléiade de leaders syndicalistes qui ont été un exemple à suivre en altruisme et en abnégation.

Il a cité, à ce propos, l’exemple du leader Tahar Haddad pour qui, a-t-il dit, il n’était plus question de faire l’amalgame entre une fausse et prétendue légalité et la légitimité qui signifie dans sa substance que la Loi, toutes catégories confondues, doit être l’expression de la volonté de la majorité.su

Le président Saïed a, par ailleurs, réitéré l’engagement à aller de l’avant sur la voie de la lutte pour la libération nationale, promettant de faire face aux allégations mensongères et à la démagogie creuse et itérative.

A l’entame de cette réunion, le président Saïed a cité l’accroche d’un article du journaliste à la plume chatoyante, Mohamed Galbi, titré « Le carnaval », paru au journal « Al-Echaab », le 13 janvier 1978.

Dans cet article, cite le chef de l’Etat, le journaliste a écrit que « leurs bribes ainsi que leurs relais sont encore là mais sous d’autres formes et appellations », assurant que si Mohamed Galbi était encore en vie, il aurait repris les mêmes propos mais dans un sens inverse.

« Je n’arrive pas à croire à ce flot d’hypocrisie tout comme je peine à croire que certains d’entre eux feignent encore de ne pas comprendre que le peuple s’est déjà réveillé… », a encore lu le chef de l’Etat dans l’article « Le carnaval ».

Evoquant les incidents survenus jeudi, le président de la République a indiqué que les forces de l’ordre ont été déployés pour protéger les locaux du l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et empêcher un éventuel accrochage, soulignant que les manifestants n’avaient pas eu  l’intention d’agresser ou d’investir les locaux de l’organisation syndicale.

Il a, dans ce contexte, démenti les allégations fomentées par certaines parties qui cherchent à tort à comparer les incidents de jeudi à ceux qui ont eu lieu en 2012, lorsque plusieurs syndicalistes ont été violentés, ajoutant que les images gardent encore la mémoire vive à propos de ces évènements.

« Ces parties n’ont-elles pas encore compris que le peuple connait sans faille les moindres détails ? », s’est interrogé le président Saïed avant de souligner que la concomitance d’une série d’incidents survenus aujourd’hui et ces derniers temps n’est pas « fortuite », citant à ce propos la destruction, vendredi matin, d’une partie d’un canal de distribution d’eau.

Le chef de l’Etat a, en outre, évoqué le chef de file et leader du mouvement syndicaliste, Mohamed Ali Hami, qui a-t-il dit, a été sciemment ignoré, rappelant qu’ils tenait ses réunions à rue à Al-Jazira et non dans les hôtels huppés, à une époque où il n’y avait pas de prélèvements.

Son premier et ultime souci, a-t-il renchéri, était de porter haut les droits et les revendications de la classe ouvrière et de se tenir énergiquement aux cotés des désœuvrés.

Le chef de l’Etat a par ailleurs affirmé que le peuple tunisien est rendez-vous avec l’histoire et qu’il est résolu à contrer les allégations mensongères colportées par certaines parties à l’étranger comme en Tunisie qui, a-t-il déploré, arpentent les couloirs des antichambres des chancelleries.

Dans une rhétorique offensive, le président Saïed a souligné qu’il n’y aura aucune immunité pour quiconque enfreindra la loi, promettant à ce titre d’appliquer la loi à tous et de ne plus laisser les fauteurs du peuple tunisien bénéficier de l’impunité.

Selon un communiqué de la présidence de la République, la réunion a porté sur nombre de dossiers se rapportant, notamment, aux domaines social et économique.

La rencontre a également été l’occasion d’évoquer plusieurs incidents récurrents survenus ces derniers temps et dont les preuves laissent à dire qu’ils sont « inhabituels » outre le fait qu’ils ont été planifiés et orchestrés dans le seul et unique dessein d’exacerber la situation et de faire souffrir les citoyens.