Selon une étude internationale publiée mardi dans la revue médicale The Lancet, une meilleure couverture vaccinale contre l’hépatite B, ainsi que des politiques ciblant l’obésité et la consommation d’alcool, sont indispensables pour freiner l’augmentation alarmante des cas de cancer du foie. Faute d’une action publique globale, le nombre de nouveaux cas pourrait presque doubler d’ici 2050, atteignant 1,52 million par an, avec 1,37 million de décès.
Ce rapport, rédigé par une commission d’experts de six pays (Chine, États-Unis, Corée du Sud, Italie, Espagne et France), met en lumière l’urgence d’une réponse mondiale face à cette maladie, qui représente déjà le sixième cancer le plus fréquent et le troisième le plus mortel dans le monde. Entre 2000 et 2014, le taux de survie à cinq ans restait faible, oscillant entre 5 % et 30 %.
Près de 80 % des cas de cancer du foie sont des carcinomes hépatocellulaires, particulièrement répandus en Asie de l’Est, en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Est. Or, 60 % des cas seraient liés à des facteurs évitables : hépatites virales (B et C), consommation d’alcool et stéatose hépatique non alcoolique (accumulation de graisse dans le foie, souvent liée à l’obésité).
Même si les virus de l’hépatite B et C resteront les principales causes en 2050, leur part relative devrait légèrement baisser. Cependant, la couverture vaccinale contre l’hépatite B reste faible dans les régions pauvres, à cause du coût, d’un manque de sensibilisation, et de l’absence de politique vaccinale obligatoire.
En revanche, la part des cas liés à l’alcool et à la stéatose hépatique augmentera : l’alcool devrait être responsable de 21,1 % des cas, tandis que la stéatose passera de 8 % des cas en 2022 à 11 % en 2050, soit une hausse de 35 %.




