Carence en vitamine D en Tunisie : comment combler ses besoins efficacement ?

Souvent qualifiée de « vitamine », la vitamine D est en réalité bien plus que cela. Sur le plan scientifique, elle est aujourd’hui considérée comme une hormone stéroïdienne, au même titre que des substances puissantes comme la testostérone ou le cortisol. Issue du cholestérol, la vitamine D est produite naturellement par l’organisme lorsque la peau est exposée aux rayons UVB du soleil. Elle est ensuite transformée, via le foie et les reins, en calcitriol, sa forme active qui agit directement sur nos cellules.

 

Ce calcitriol se lie à des récepteurs spécifiques appelés VDR (Vitamin D Receptors), présents dans presque tous les tissus du corps. Une fois activés, ces récepteurs influencent l’expression de centaines de gènes, régulant des fonctions aussi variées que le système immunitaire, la réponse inflammatoire, la croissance cellulaire, la réparation des tissus et bien sûr, le métabolisme du calcium et du phosphore essentiel à la solidité des os.

 

Et pourtant, malgré l’abondance de soleil en Tunisie, une large part de la population souffre d’un déficit chronique en vitamine D. Plusieurs études ont démontré que cette carence touche aussi bien les enfants que les adultes, et ce, en raison de divers facteurs : mode de vie sédentaire, exposition insuffisante au soleil, port de vêtements couvrants, alimentation pauvre en sources naturelles de vitamine D, ou encore pollution atmosphérique limitant l’absorption des UVB par la peau.

 

Les effets bénéfiques de la vitamine D sont nombreux et vont bien au-delà de la santé osseuse. Elle renforce le système immunitaire, aide à prévenir les infections respiratoires, réduit le risque de maladies auto-immunes, participe à la prévention de certains cancers, joue un rôle dans la régulation de l’humeur et la prévention de la dépression, aide à maintenir une fonction musculaire optimale et soutient la santé cardiovasculaire.

 

Pour augmenter efficacement son taux de vitamine D, il est conseillé de s’exposer quotidiennement au soleil, entre 10h et 15h, pendant 15 à 30 minutes, bras et jambes découverts, sans écran solaire. Toutefois, cette méthode reste souvent insuffisante. L’alimentation peut également aider : poissons gras comme le saumon ou la sardine, foie de morue, jaune d’œuf, champignons exposés aux UV et produits enrichis en vitamine D peuvent compléter l’apport. Enfin, la supplémentation par voie orale, sous forme de gouttes ou de comprimés, reste la solution la plus efficace en cas de carence, à condition d’être encadrée par un professionnel de santé pour éviter tout surdosage.

 

Il est donc essentiel de changer notre perception de la vitamine D. Elle n’est pas un simple nutriment secondaire, mais un acteur hormonal fondamental. Pour la population tunisienne, souvent carencée malgré un climat ensoleillé, il devient urgent de sensibiliser à son importance et d’adopter une approche préventive intégrant une meilleure hygiène de vie, une alimentation ciblée et, si nécessaire, une supplémentation adaptée.