C’est une décision historique rendue ce jeudi 17 juillet par la cour d’appel de Paris : Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais propalestinien, sera libéré après avoir passé plus de 40 ans derrière les barreaux en France. Considéré par ses soutiens comme « le plus ancien prisonnier politique de France », il devrait regagner le Liban le 25 juillet prochain.
Condamné en 1986 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates – un Américain et un Israélien – Georges Abdallah était libérable depuis 1999. Mais sa libération a été bloquée à plusieurs reprises sous la pression des autorités américaines et israéliennes. Cette fois, la décision de la cour d’appel peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation de la part du parquet général, mais ce recours ne serait pas suspensif, laissant la voie libre à son retour au pays.
« C’est une victoire judiciaire éclatante, mais aussi un scandale politique qu’il ait fallu attendre aussi longtemps », a réagi son avocat Me Jean-Louis Chalanset. Pour lui, les ingérences politiques, notamment celles des États-Unis, ont pesé lourdement sur le sort de son client.
Du côté de la famille, la joie est immense. Robert Abdallah, frère du détenu, s’est déclaré soulagé auprès de l’AFP : « Nous sommes heureux de cette décision, nous pensions que ce jour ne viendrait jamais. Pour une fois, la France s’est affranchie des pressions extérieures. »
Le gouvernement libanais, qui n’a eu de cesse de demander la libération de Georges Abdallah depuis des années, a confirmé à la justice française qu’il assurerait l’organisation de son retour. Selon les informations disponibles, il sera transféré sous escorte policière de la prison de Lannemezan jusqu’à l’aéroport de Tarbes, avant de rejoindre Roissy, puis de prendre un vol pour Beyrouth.
À 74 ans, Georges Abdallah s’apprête à retrouver enfin sa terre natale, mettant un terme à une détention dont la longueur a souvent été dénoncée par les militants des droits humains et de nombreuses organisations politiques.




