Mohamed Boughalleb emprisonné : le SNJT exige sa libération et la suspension du décret 54

Tunis, le 11 juillet 2025 – Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a fermement dénoncé, ce vendredi, la condamnation du journaliste Mohamed Boughalleb à deux ans de prison. Ce jugement a été prononcé le jeudi 10 juillet par la chambre criminelle n°44 du tribunal de première instance de Tunis, en vertu de l’article 24 du décret-loi n°54 relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information et de communication.

 

Selon le communiqué publié aujourd’hui par le SNJT, cette condamnation fait suite à une plainte déposée par une universitaire à propos d’une publication sur les réseaux sociaux. Toutefois, les résultats de l’expertise technique auraient établi que le journaliste n’était pas à l’origine de cette publication.

 

Le syndicat qualifie cette décision de justice de « nouveau revers pour la liberté d’expression en Tunisie » et souligne qu’elle s’inscrit dans une série de jugements répressifs qui marquent un glissement inquiétant du traitement judiciaire des affaires liées à la liberté d’opinion et de presse. Le SNJT rappelle que de tels jugements vont à l’encontre de la Constitution tunisienne ainsi que des engagements internationaux du pays en matière de droits humains.

 

En outre, l’organisation réaffirme son rejet catégorique de toute instrumentalisation du pouvoir judiciaire dans des affaires d’opinion et condamne avec force les peines privatives de liberté infligées en vertu du décret-loi n°54. Elle appelle à la suspension immédiate de l’application de ce texte, d’autant plus qu’il est largement rejeté par la société civile et que le Parlement avance actuellement dans les discussions visant à abroger son article 24.

 

Le SNJT tire également la sonnette d’alarme quant à la dérive persistante dans le traitement judiciaire des affaires relatives à la liberté de la presse et d’expression, et renouvelle son soutien indéfectible à tous les journalistes incarcérés. Le syndicat exige leur libération immédiate et sans condition.

 

Cette affaire relance une fois de plus le débat sur la place de la liberté d’expression en Tunisie, à l’heure où de plus en plus de journalistes se retrouvent confrontés à une répression judiciaire croissante.