Urgent : Mohamed Boughalleb condamné à deux ans de prison

Dans une décision alarmante pour la liberté de la presse, la chambre pénale du tribunal de première instance de Tunis a prononcé, ce jeudi 10 juillet 2025, une peine de deux ans de prison ferme à l’encontre du journaliste Mohamed Boughalleb. Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par une enseignante universitaire, qui l’accusait de l’avoir diffamée via une publication sur les réseaux sociaux.

Sur la base de cette plainte, le juge d’instruction avait émis, le 5 avril 2024, un mandat de dépôt à l’encontre de Boughalleb, s’appuyant sur l’article 24 du décret-loi n°54, relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes d’information. Le journaliste avait ensuite été libéré provisoirement, restant en état de liberté tout en demeurant poursuivi dans cette affaire jusqu’au verdict rendu aujourd’hui.

Parallèlement, Mohamed Boughalleb était également poursuivi pour avoir dénoncé publiquement l’utilisation d’un véhicule saisi par la douane tunisienne et utilisé par le ministère des Affaires religieuses, ce qui lui a valu d’être accusé par le ministre Ibrahim Chaïbi de diffusion de fausses informations, atteinte à l’exercice du culte, mise en danger de la vie d’un ministre et imputations d’actes illégaux à un fonctionnaire public.

Les ONG, notamment l’association Intersection pour les droits et les libertés, dénoncent un acharnement judiciaire contre le journaliste et alertent sur les dérives du décret 54, de plus en plus utilisé pour museler les voix critiques et criminaliser l’expression journalistique en Tunisie. Ce cas renforce les inquiétudes croissantes face au recul des libertés fondamentales dans le pays, notamment la liberté d’expression, pourtant garantie par l’article 37 de la Constitution tunisienne.

Cette condamnation de deux ans de prison contre Mohamed Boughalleb constitue un signal extrêmement préoccupant pour la liberté de la presse et l’indépendance journalistique en Tunisie.