Selon les prévisions publiées mercredi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il est désormais probable à 70 % que la température moyenne de la planète dépasse temporairement de plus de 1,5°C les niveaux préindustriels au cours de la période 2025-2029.
Cette tendance alarmante s’inscrit dans la continuité des années 2023 et 2024, déjà les plus chaudes jamais enregistrées, et d’une décennie marquée par des records de chaleur constants, selon les données compilées par le Met Office britannique et dix autres centres internationaux.
« Malheureusement, ce rapport ne laisse entrevoir aucun répit », a déploré Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l’OMM. Le seuil de 1,5°C, fixé comme limite ambitieuse par l’Accord de Paris en 2015, semble désormais de plus en plus difficile à maintenir. Les émissions mondiales de CO₂ continuent de croître, alors qu’une réduction urgente est nécessaire.
Christopher Hewitt, directeur des services climatologiques à l’OMM, précise que les estimations actuelles, qui combinent les données des 10 dernières années avec les projections pour les 10 prochaines, indiquent un réchauffement moyen d’environ 1,44°C pour la période 2015-2034.
Bien que la probabilité reste faible (1 %), le risque qu’une année entre 2025 et 2029 dépasse les 2°C de réchauffement n’est plus exclu, souligne l’agence onusienne.
Ce réchauffement accentue les phénomènes extrêmes : vagues de chaleur, précipitations intenses, sécheresses, fonte des glaces et élévation du niveau de la mer. Récemment, des températures extrêmes ont été enregistrées : plus de 40°C en Chine, près de 52°C aux Émirats arabes unis, et des vents violents au Pakistan après une vague de chaleur.
Le rapport note aussi que l’Arctique se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale, que les glaces marines reculeront dans plusieurs mers du Nord, et que des précipitations excédentaires sont attendues en Asie du Sud, au Sahel, en Alaska et en Sibérie, tandis que le bassin de l’Amazone devrait connaître une sécheresse accrue.




