Tunisie : les jeunes médecins accusent le ministère de la Santé de la dégradation des hôpitaux

La situation des hôpitaux publics en Tunisie continue de susciter une vive inquiétude au sein du corps médical, notamment chez les jeunes médecins. Dans une déclaration à La Porte de Tunis, Bahaeddine Rabii, vice-président de l’Organisation des jeunes médecins, a fermement pointé du doigt le ministère de la Santé, qu’il juge principal responsable de la dégradation du système hospitalier, en raison notamment de la baisse des budgets alloués à la santé publique.

Cette tension s’est intensifiée après les condamnations judiciaires prononcées contre trois cadres médicaux dans l’affaire tragique des nourrissons décédés à l’hôpital de la Rabta en 2019. Malgré les alertes lancées à l’époque par le pharmacien en chef sur les carences du service, aucun correctif n’avait été apporté. Aujourd’hui, les sanctions sévères, allant jusqu’à plus de dix ans de prison, ainsi que le rejet de la demande de cumul des peines, provoquent un sentiment d’injustice parmi leurs collègues.

En signe de protestation, les professeurs hospitalo-universitaires ont brandi la menace d’une démission collective, dénonçant à la fois des conditions de travail déplorables et un système qui fait peser sur les soignants les conséquences d’un dysfonctionnement structurel.