Pour le troisième jour consécutif, les opérations de démantèlement des camps de migrants subsahariens en situation irrégulière se poursuivent dans les délégations d’El Amra et de Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax.
Ces opérations sont menées conjointement par les unités du Croissant-Rouge tunisien, les services de santé, la protection civile, plusieurs municipalités voisines et les autorités régionales, sous la protection des forces de la Garde nationale et de la Sûreté nationale.
Lors d’un point de presse organisé samedi à Sfax, Houssem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale, a salué les efforts coordonnés de ces différents intervenants. Il a également indiqué que les opérations de la marine nationale ont permis une réduction notable des tentatives de migration irrégulière vers l’Europe, avec aucun cas d’infiltration terrestre enregistré durant les trois premiers mois de l’année 2025.
S’agissant du démantèlement en cours, Jebabli a précisé que les unités du ministère de l’Intérieur sont mobilisées sur le terrain depuis quatre jours, en coordination avec la présidence de la République. L’objectif est de mettre fin à l’existence de ces campements anarchiques, de rétablir l’ordre et de préserver les conditions sanitaires, tout en tenant compte des dimensions humanitaires et sociales de la situation.
Il a insisté sur le caractère humain de l’approche adoptée, expliquant que de nombreux migrants sont victimes de réseaux de traite. Plusieurs d’entre eux, souffrant de problèmes de santé, ont été pris en charge dans les hôpitaux publics. D’autres se sont rendus auprès des bureaux du Croissant-Rouge tunisien et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de bénéficier d’un retour volontaire dans leur pays d’origine.
Selon les services de renseignement, une grande partie de ces migrants ont exprimé leur volonté de quitter la Tunisie de manière encadrée, dans le cadre des programmes de retour volontaire mis en place par l’OIM.
L’opération, qui concerne environ 20 000 migrants installés dans les camps de El Amra et Jebeniana, reste sous la supervision directe du ministère de l’Intérieur et du président de la République. Elle fait également l’objet d’un suivi attentif de la part des pays d’origine, de transit et de destination, dans le but de coordonner les efforts d’hébergement temporaire et d’appui logistique aux retours volontaires.
Par ailleurs, plusieurs affaires judiciaires ont été ouvertes à l’encontre de certains migrants, en lien notamment avec des actes de vandalisme ou d’agression contre des exploitations agricoles privées. Les conditions environnementales et sanitaires dans les camps ont par ailleurs été jugées préoccupantes.
Enfin, des habitants de la région ont exprimé leur soulagement face aux efforts des autorités, saluant notamment la coordination entre les forces de sécurité, les services sanitaires et humanitaires, et estimant que ces actions permettront de rétablir la stabilité dans la région et de rendre aux agriculteurs la pleine jouissance de leurs terres.




