À Gaza, un Ramadan sans appel à la prière après la destruction des mosquées…

Depuis le début de la guerre en octobre 2023, les habitants de Gaza ont vu leurs traditions bouleversées, y compris celles du mois sacré de Ramadan. Parmi les changements les plus marquants, l’absence du son de l’adhan, conséquence de la destruction massive des mosquées par l’armée israélienne.

Désormais, des milliers de familles doivent se fier à l’horloge pour le sahur et l’iftar, sans entendre l’appel à la prière. Suleiman Jalal, résident de Gaza, témoigne de cette réalité douloureuse : bien qu’il vive dans un quartier central, il rompt son jeûne en fonction de l’heure officielle, car toutes les mosquées alentour ont été détruites. Il avoue attendre quelques minutes avant de manger, craignant de briser son jeûne trop tôt, et ressent une profonde tristesse de ne plus entendre l’adhan marquer la fin du jeûne.

Dans le nord de Gaza, la situation est similaire. Fadel Abou Hajar raconte que les habitants cherchent à recréer des espaces de prière improvisés, mais se heurtent à de nombreux obstacles : manque d’électricité, prix élevés des panneaux solaires et absence de matériel pour aménager des lieux de culte temporaires.

Selon Ikrami Al-Madlal, directeur de la communication au ministère des Affaires religieuses de Gaza, plus de 1 100 mosquées sur 1 244 ont été détruites, totalement ou partiellement. Ce désastre empêche les fidèles d’accomplir les prières collectives, les tarawih et les autres rituels du mois sacré. Face à cette situation, les autorités tentent de restaurer les mosquées partiellement endommagées et d’aménager des espaces de prière, mais les moyens font cruellement défaut.

Dans une bande de Gaza meurtrie, l’absence de l’appel à la prière illustre un peu plus la souffrance d’un peuple privé de ses repères spirituels et culturels en plein mois de Ramadan.