Plus de 20 mille migrants irréguliers sont actuellement présents dans la localité d’El Amra à Sfax, a révélé mercredi, le directeur central de l’inspection générale de la Garde nationale,Colonel major Khaled Ben Jrad et président de la commission de la migration irrégulière, en se basant sur les statistiques de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Selon lui, il est difficile, aujourd’hui de connaitre leur nombre de manière précise.
Dans son intervention lors d’une journée d’étude organisée par le parlement sur la migration irrégulière en Tunisie, le responsable a fait observer que les migrants irréguliers natifs des pays d’Afrique subsaharienne (plus de 22 nationalités), entrent via l’Algérie.
En Libye, les migrants irréguliers se chiffrent à un million, contre 250 mille en Algérie, selon les données fournies par l’Agence européenne des frontières, a-t-il poursuivi, soulignant que les efforts déployés par les forces de sécurité, ont permis de réduire à 64 pc les flux migratoires vers la Tunisie en septembre 2024.
L’année dernière, 80 mille migrants irréguliers ont été interceptés et 96 camps ont été démantelés. Les forces de l’ordre ont, également, arrêtés 15 migrants suspectés de terrorisme.
Durant la même période, 64 affaires de traite des êtres humains ont été portées devant la justice ayant conduit à l’arrestation de 88 individus.
Et d’ajouter que 40 affaires en rapport avec les ateliers anarchiques de construction de bateaux ont été enregistrées en 2024 et 2080 individus appréhendés parmi les organisateurs et les passeurs.
De son côté, la directrice générale de l’Observatoire National de la Migration, Ahlam Hammami a souligné que la migration irrégulière est une responsabilité partagée entre pays d’origine, pays d’accueil et pays d’installation. Aujourd’hui, a-t-elle fait observer, le traitement international de cette question s’oriente plutôt vers les solutions sécuritaires, et ce, malgré la conviction de leur efficacité limitée.
Dans leurs interventions, les députés présents, ont qualifié la situation à Sfax de “grave et déplorable”, en raison de l’état d’insécurité que vivent les habitants. Ils ont rappelé les actes criminels dont certaines familles ont été victimes.
D’autres députés ont appelé à l’urgence de trouver des solutions efficaces avec les pays de naissance, mais surtout avec les pays du voisinage pour lutter contre ce phénomène, dans le respect de la loi et en tenant compte de l’aspect humain.