Les cinq membres du bureau exécutif de l’UGTT ayant réclamé le parachèvement des travaux du Conseil national ont tenu, mardi, une conférence de presse au siège de la centrale syndicale, au cours de laquelle, ils ont annoncé le blocage total des négociations avec les dix membres qui sont favorables à la poursuite du mandat jusqu’à 2027.
Ils ont également réitéré leur attachement à la poursuite des travaux du Conseil national tenu depuis septembre 2024, notamment l’adoption du 12e point de la motion intérieure du Conseil.
Ce 12e point stipule l’avancement du congrès au premier trimestre de l’année 2025, cependant, les dix membres du bureau exécutif et le président du Conseil national, qui est également le secrétaire de l’UGTT, se sont opposés à l’adoption de ce point de la motion, ont indiqué les cinq membres du bureau exécutif, à savoir Anwar Ben Kaddour, Taher Barbari, Monaim Amira, Othman Jallouli et Slaheddine Selmi.
Lors de la conférence de presse tenue sous le slogan « Sauver, réformer et moderniser l’organisation », Slaheddine Selmi, membre du bureau exécutif de l’UGTT, a tenu le secrétaire général de l’Union du travail, Noureddine Taboubi, pour responsable à 80% du blocage de la situation que connait la centrale syndicale et de l’incapacité à trouver une issue à cette crise, qui est, selon lui, est « l’une des plus graves dans l’histoire de l’UGTT ».
“Depuis 2022, l’UGTT « ne sait plus gérer la gestion des dossiers sociaux et économiques et la défense des travailleurs et les syndicalistes », a-t-il dit, ajoutant que « les dossiers de l’organisation sont entre les mains du pouvoir exécutif, comme la révision du Code du travail, la loi sur la fonction publique et les augmentations du smig ».
Selmi a appelé le secrétaire général de l’UGTT à démissionner de son poste à la suite d’un enregistrement audio d’un appel téléphonique fuité dans lequel, il a qualifié les syndicalistes de « mafieux », affirmant que « ce comportement n’a été adopté par aucun secrétaire général à la tête de l’organisation des travailleurs ».
« Nous estimons que les travaux du Conseil national sont encore ouverts et qu’il y a encore la possibilité de recadrer et de rétablir la situation, à condition que les dix membres réagissent favorablement à l’appel des syndicalistes », a déclaré Anwar Ben Kaddour, membre du Bureau exécutif.
Concernant l’évolution des négociations et des pourparlers avec les dix membres attachés à la poursuite du mandat jusqu’en 2027, Ben kaddour a indiqué qu’ils sont totalement suspendus, ce qui les a poussés à tenir une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique et les syndicalistes sur la situation actuelle au sein de l’organisation.
Evoquant les prochaines étapes suite au blocage des négociations, il a ajouté que « toutes les hypothèses sont possibles, y compris un sit-in ouvert, étant donné que certaines unions régionales ont exprimé leur souhait de rompre les liens avec le bureau exécutif ».
Ben kaddour a révélé qu’une pétition a été signée par environ 314 membres du Conseil national (53%) exigeant le parachèvement du Conseil national, mais le président du Conseil national a refusé de signer la motion générale.
Il a noté qu’il était impératif de donner un nouvel élan au syndicat en injectant du sang neuf, en particulier par les jeunes, afin que l’organisation puisse reprendre son rôle principal dans la défense des libertés publiques et individuelles et des revendications socio-économiques.
Il est à rappeler que 5 membres du bureau exécutif ont décidé d’observer un sit-in ouvert à partir du 25 décembre, qui n’a pas été observé après une intervention de la part d’un comité des sages dont l’ancien secrétaire général de l’UGTT Houssin Abbassi, qui a appelé à la nécessité de faire prévaloir la raison et à trouver une issue à cette crise », selon Ben Kaddour.