Tunisie : Cinq membres du bureau exécutif de l’UGTT en sit-in ouvert

Cinq membres du bureau exécutif du l’union générale tunisienne du travail (UGTT) ont décidé, à l’issue d’une assemblée générale tenue samedi avec la participation de toutes les structures de base de l’organisation syndicale, d’observer un sit-in ouvert à partir de mercredi 25 décembre 2024 au siège de l’organisation syndicale pour exprimer leur refus de la situation actuelle au sein de l’UGTT.

Les membres du bureau exécutif de l’UGTT Anouar Ben Kaddour, Othmen Jallouli, Moneem Amira, Tahar Mezzi et Slaheddine Selmi ont annoncé qu’ils entameront un sit-in ouvert à partir de mercredi prochain et tiendront une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique sur ce qu’ils qualifient “de détérioration de la situation” au sein de l’organisation syndicale.

Les participants à cette assemblée générale ont appelé à l’avancement pour l’année 2025, de la date du prochain congrès prévu initialement en 2027 et à faire sortir la centrale syndicale de “l’état de léthargie et de faiblesse” qui l’ont marqué au cours de cette dernière période.

Ils ont également exigé la signature du procès verbal de l’assemblée générale tenue en septembre dernier, en particulier le 12ème point relatif à l’avancement de la date du congrès de l’UGTT, qui selon leurs dires “a été refusé par les membres du bureau exécutif”.

Cette réunion a été marquée par un climat de tension et des slogans incitant à mettre fin à la situation actuelle au sein de l’organisation syndicale.

Le membre du bureau exécutif Anouar Ben Kaddour a indiqué dans son intervention que cette réunion vise à sauver l’UGTT et à la protéger, soulignant la nécessité de ”préserver cette organisation “prestigieuse” et d’y “insuffler du sang neuf” tout en opérant “un changement radical au niveau de la direction syndicale”.

Il a appelé tous les syndicalistes à se mobiliser et à resserrer les rangs pour sauver l’UGTT, affirmant qu’il ne se présentera pas à l’élection du prochain bureau exécutif.

De son côté le membre du bureau exécutif Slaheddine Selmi a relevé que l’organisation syndicale a brillé par son absence au cours de la dernière période et perdu son rayonnement en tant qu’organisation “solide” en matière de défense des droits des travailleurs, dévoilant dans ce contexte l’incapacité du bureau exécutif à résoudre les conflits à l’intérieur de l’organisation syndicale.

A noter que le membre du bureau exécutif de l’UGTT Farouk Ayari a refusé de donner une déclaration à l’agence TAP pour obtenir de plus amples précisions sur ce sujet.

Auparavant, un rassemblement de protestation a été observé à la place Mohamed Ali devant la siège de l’UGTT, au cours duquel les protestataires ont scandé des slogans hostiles à la crise interne au sein de la centrale syndicale, appelant à résoudre les conflits à travers l’organisation du congrès.

Il convient de rappeler que le secrétaire général de l’UGTT avait déclaré à la TAP, le 4 décembre 2024 à l’occasion de la commémoration du 72eme anniversaire de l’assassinat de Farhat Hached que l’organisation syndicale est actuellement en phase de changement, qui requiert un nouveau discours à l’égard de ses adhérents.

Taboubi a souligné a souligné que l’UGTT a connu plusieurs transformations et des crises internes durant la période post- indépendance et en 1965, 1978 et 1989, qui ont eu des répercussions importantes.

Il a reconnu la nécessité d’œuvrer à changer le discours de l’Union syndicale à l’égard de ses adhérents, “qui ont radicalement changé et ont des exigences différentes de celles des syndicalistes des générations des années 60, 70 et 90”, a-t-il dit, soulignant à cet égard l’impératif pour le syndicat d’admettre qu’il a eu raison dans certains aspects et tort dans d’autres.