Selon l’observatoire Chahed, certaines infractions relevées par ses observateurs, le jour du scrutin présidentiel, du 06 octobre, peuvent être qualifiées de crimes électoraux.
Lors d’un point de presse lundi à Tunis, le directeur exécutif de l’observatoire Naceur Harrabi, a indiqué que la plupart de ces infractions sont liées à l’orientation d’électeurs de la part de représentants des candidats dans les centres de vote et les environs en plus de la violation du silence électoral de différentes manières.
Les observateurs de l’organisation ont également constaté que les agents de l’ISIE n’étaient pas bien formés à cette mission.
Ils ont, sur un autre plan, estimé que le recours de l’ISIE à une application pour réaliser un sondage sortie des urnes n’a aucune « base juridique » et ne relève pas des prérogatives de l’instance.
Selon Harrabi, certains observateurs, pourtant accrédités, ont été aussi interdits d’accéder aux centres et bureaux de vote, regrettant la faible présence de la société civile et des représentants des candidats.
Le directeur exécutif de l’observatoire a, à cet effet, exprimé son regret face à la persistance de la désaffection d’une grande partie des électeurs, notant que sur un corps électoral de plus de 9 millions de personnes, seulement 2,7 millions, composés de personnes âgées, d’adultes et de femmes, ont participé. Le plus faible taux de participation a été enregistré chez les jeunes, a-t-il fait observer.
Il a, par ailleurs, estimé que la loi électorale, qui a subi de nombreux amendements, avait perdu son esprit initial, jugeant nécessaire, l’élaboration d’une nouvelle loi électorale prenant en compte les spécificités de l’environnement tunisien.
Harrabi a appelé l’Instance électorale à s’ouvrir davantage à la société civile et à préparer l’environnement propice pour éviter à l’avenir que près de 7 millions de Tunisiens ne s’abstiennent de voter.
Rappelons que l’Observatoire Chahed a déployé 40 coordinateurs régionaux et 690 observateurs dans les différentes circonscriptions électorales de toutes les régions de la République, ainsi que des observateurs à l’étranger, notamment au Qatar et aux Pays-Bas.