Des citoyens, membres de la société civile et représentants de partis politiques ont observé lundi un mouvement devant le siège central de l’instance électorale (ISIE), en protestation contre les débordements de l’instance, l’appelant à respecter les arrêts rendus par le Tribunal administratif en lien avec les candidatures à l’élection présidentielle.
Les participants à ce mouvement appellent à l’application des décisions définitives et irrévocables rendues par l’Assemblée plénière du Tribunal administratif qui remettent trois candidats dans la course électorale.
Ils ont scandé des slogans exprimant leur colère et leur refus de la décision de l’Instance électorale de ne retenir que les candidatures de Ayachi Zammal, Kais Saied et Zouheir Maghzaoui à l’élection présidentielle et de rejeter celles de Abdellatif Mekki, Mondher Zenaidi et Imed Daimi.
L’instance a refusé les candidatures de ces trois derniers malgré les jugements rendus par le TA en leur faveur.
S’exprimant lors d’un point de presse, le président de l’instance Farouk Bouasker a souligné que le conseil de l’ISIE, réuni lundi, ” a constaté l’impossibilité d’exécuter les arrêts du TA et de considérer la liste des candidats validée par l’instance à la date du 10 août 2024, définitive et non susceptible de pourvoi en cassation et d’ordonner sa publication au JORT».
Les manifestants ont, également, dénoncé les déclarations du président de l’instance jeudi dernier à Monastir lorsqu’il a affirmé que la liste définitive des candidats sera publiée après examen des décisions du TA, tout en tenant compte des jugements au pénal. Il a ajouté que le conseil de l’instance est l’unique partie constitutionnelle chargée d’assurer le bon déroulement du processus électoral.
Le coordinateur de la Coalition Soumoud Houssem Hammi a, dans une déclaration à la TAP, exprimé le refus de voir l’instance électorale s’ériger en cour de cassation. Par cette action, a-t-il poursuivi, les manifestants veulent faire pression pour que l’ISIE annonce la liste définitive des candidats conformément aux arrêts du TA.
De son côté, le secrétaire général du Courant démocrate Nabil Hajji, a affirmé le droit des Tunisiens à l’exercice démocratique et au vote libre, dans un climat de concurrence loyale et loin des pressions.
Il s’est interrogée sur la légitimité de l’instance qui est elle même nommée par un candidat à l’élection présidentielle.
Hajji n’a pas écarté un possible report de l’élection présidentielle par la loi pour cause de “danger imminent” étant donnée l’absence des conditions nécessaires à la tenue d’élections régulières.