Le Hamas a déclaré mercredi qu’il ne participerait pas au nouveau cycle de négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, prévu jeudi au Qatar, réduisant pratiquement à néant les chances de parvenir à un accord susceptible d’éviter une riposte militaire de l’Iran contre ”Israël”.
Les États-Unis ont dit s’attendre à ce que les discussions indirectes se déroulent comme prévu à Doha, la capitale du Qatar, mais selon le site d’information américain Axios, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a reporté son voyage au Proche-Orient qui devait débuter ce mardi.
Plusieurs responsables iraniens ont déclaré à Reuters que seul un accord de cessez-le-feu à Gaza dissuaderait Téhéran de mener des représailles directes contre ”Israël” après l’assassinat du chef de la branche politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, dans la capitale iranienne le mois dernier.
Le gouvernement isioniste a annoncé l’envoi d’une délégation au Qatar mais le Hamas avait prévenu qu’il boycotterait le rendez-vous si les discussions ne devaient pas reposer sur la proposition d’accord formulée par le président américain Joe Biden au mois de mai, que le groupe palestinien a acceptée.
Les négociateurs palestiniens comme les médiateurs qataris et égyptiens ont depuis accusé le gouvernement israélien de retarder la conclusion d’un accord en introduisant constamment de nouvelles demandes.
“Le Hamas s’est engagé à respecter la proposition qui lui a été présentée le 2 juillet, qui est basée sur la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu et le discours de M. Biden, et le mouvement est prêt à entamer immédiatement des discussions sur un mécanisme permettant de la mettre en oeuvre”, a déclaré à Reuters un haut responsable du Hamas, Sami Abou Zouhri.
“Le fait de reprendre à zéro de nouvelles négociations permet à l’occupant (Israël) d’imposer de nouvelles conditions et d’utiliser le labyrinthe des négociations pour perpétrer de nouveaux massacres”, a-t-il ajouté.
Les combats n’ont pas cessé à Gaza, où les habitants de la ville de Khan Younès, dans le sud de l’enclave, ont déclaré mercredi que les forces israéliennes avaient détruit des maisons et intensifié les tirs de chars dans plusieurs quartiers du centre de la ville.
Israël a dit répondre à des roquettes tirées mardi par le Hamas en direction de Tel Aviv. Selon l’armée, une quarantaine de cibles ont été bombardées au cours des dernières 24 heures, notamment à Khan Younès et Rafah.
Selon les services de santé palestiniens, les bombardements israéliens ont fait au moins 14 morts depuis le début de la journée de mercredi.
Sur le front diplomatique, un conseiller de Joe Biden, Amos Hochstein, est arrivé mercredi à Beyrouth pour tenter de convaincre le Hezbollah libanais, de ne pas prendre le risque d’une escalade régionale en ripostant à l’assassinat de son commandant militaire, Fouad Choukr, tué par une frappe aérienne imputée à ”Israël” le mois dernier à Beyrouth.
Amos Hochstein doit notamment s’entretenir avec le Premier ministre libanais, Najib Mikati, et avec le président du Parlement, Nabih Berri, qui dirige le mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah.