Sonia Dahmani, avocate et chroniqueuse actuellement incarcérée, fait face à des conditions de détention particulièrement sévères. Selon sa sœur, Ramla Dahmani, Sonia a choisi de s’isoler dans sa cellule et de ne plus voir ses avocats pour protester contre le traitement dégradant qu’elle endure en prison.
Depuis plusieurs semaines, la situation de Sonia Dahmani s’est aggravée. Elle est soumise à des fouilles corporelles intimes fréquentes et humiliantes, tous les deux jours. En outre, ses journaux lui ont été retirés, l’accès à ses médicaments essentiels lui est refusé, et elle se voit privée de certains droits accordés aux autres détenues. Contrairement aux autres prisonnières, elle ne peut pas sortir son linge sale ni recevoir des vêtements jugés trop « confortables ». De plus, elle n’a pas accès aux services de la détenue coiffeuse, et elle subit d’autres restrictions injustifiées. Récemment, elle a également été déplacée de chambre sans explication.
En réaction à ces conditions, Sonia Dahmani a décidé de rester dans sa cellule et de cesser de voir ses avocats. Sa sœur décrit la situation comme inhumaine, aggravée par la chaleur et les mauvaises conditions de détention. Sonia Dahmani, connue pour sa résilience face aux difficultés, semble désormais confrontée à une tentative systématique de la briser.
Condamnée le 6 juillet 2024 à un an de prison ferme dans l’affaire « Heyla leblad », Sonia Dahmani avait été arrêtée le 11 mai 2024 après une intervention musclée des forces de l’ordre à la Maison de l’Avocat à Tunis.
Cette arrestation avait fait grand bruit, les policiers s’étant introduits dans les locaux de l’Ordre des avocats pour l’embarquer suite à un mandat d’amener.
La condamnation de Sonia Dahmani est liée à ses critiques des théories du grand remplacement et des migrants subsahariens. Sur Carthage+, elle avait réagi en affirmant qu’il n’existait pas de complot et que les migrants cherchaient simplement à se rendre en Europe, ce qui avait entraîné une vague de haine sur les réseaux sociaux et conduit à sa condamnation.
Le traitement infligé à Sonia Dahmani en prison soulève des inquiétudes croissantes quant au respect de ses droits humains et à la nécessité d’améliorer ses conditions de détention.