Les journalistes ont organisé, mercredi, un sit-in devant le tribunal de première instance de Tunis parallèlement à la comparution des journalistes Borhene Bessaies et Mourad Zeghidi devant la justice au sens du décret 54.
Les journalistes Borhene Bessaies et Mourad Zeghidi sont accusés de “diffamation à travers les réseaux sociaux et de diffusion de rumeurs”, selon l’avocat Nizar Ayed.
Les plaidoiries des deux journalistes ont démarré dans la chambre correctionnelle n° 8 du tribunal de première instance de Tunis a déclaré l’avocat de Borhene Bessaies, Nizar Ayed en précisant que tous les scénarios sont envisageables malgré “la conviction de leur innocence des faits qui leur sont attribués”
Lors du sit-in, à l’appel du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), les journalistes ont scandé des slogans pour la liberté d’expression et pour la libération des journalistes et de tous chroniqueurs jugés sur la base du même décret.
Dans une déclaration aux médias, le président du SNJT, Zied Dabbar a fait savoir que ce premier sit-in s’inscrit dans le cadre d’une série de mouvements de protestation programmés par le secteur soulignant que dans une prochaine étape, le ton sera durci, dans l’attente de la réponse de l’autorité.
Et d’ajouter ” la solidarité entre journalistes n’est plus suffisante face à la détérioration de la situation dans le secteur médiatique et l’inertie des autorités”, a-t-il poursuivi, appelant à une position ferme de la part des professionnels du secteur.
Dabbar a dans ce contexte rappelé que 42 poursuites judiciaires ont été engagées contre des professionnels du secteur et que 5 journalistes ont été condamnés à la prison.
Rappelons que les présentateurs et chroniqueurs radio et télévision Mourad Zeghidi et Borhene Bessaies ont été arrêtés le 11 mai 2024. La garde à vue des deux journalistes a été prolongée de 48 heures. Le 15 mai, le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis émet deux mandats de dépôt à leur encontre.
Le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis Mohamed Zitouna avait indiqué dans une précédente déclaration à l’agence TAP, que les deux journalistes sont suspectés d’utiliser les systèmes d’information en vue de diffuser des informations contenant des données à caractère personnel et d’attribuer des données infondées visant à diffamer les autres et de porter atteinte à leur réputation au sens de l’article 24 du décret-loi 54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.