Une archéologue : le message sur le t-shirt de Mark Zuckerberg n’est pas innocent

La chercheuse en patrimoine et en archéologie, Hajar Al-Karimi, a exprimé son étonnement face à l’image publiée par le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, sur sa page lors de son 40e anniversaire, en portant une chemise sur laquelle est inscrite en latin “CARTHAGO DELENDA EST”, signifiant “Carthage doit être détruite”.

Selon elle, cette image ne doit pas être considérée comme innocente, car elle véhicule plusieurs significations et n’est pas une simple phrase anodine, mais porte de nombreux sens selon son interprétation.

La phrase en question, bien que son origine exacte soit contestée par les chercheurs, aurait été utilisée par Caton pour conclure ses discours devant le Sénat romain, considérant que tous les problèmes de Rome à l’époque étaient dus à la présence de Carthage. Al-Karimi a souligné que cette phrase est agressive et hostile, et ne peut pas être utilisée comme une simple expression générale de détermination, et que les Tunisiens et les admirateurs de la civilisation carthaginoise ne peuvent pas accepter son utilisation sans tenir compte de leurs sentiments et de leurs positions.

Elle a également rappelé que Caton, le Romain qui a prononcé cette phrase, était un militaire envoyé en mission à Carthage pendant les guerres puniques, et qu’il était déterminé à détruire Carthage en raison des victoires et des stratégies militaires avancées de l’armée carthaginoise, ainsi que de la domination de Carthage en Méditerranée sur les plans culturel, religieux, politique et économique, ce qui a poussé Rome à briser cette domination, ce qu’elle a réussi à faire.

 

La civilisation carthaginoise reste présente dans l’imaginaire occidental, et la chercheuse en histoire, Hajar Al-Karimi, a rappelé un incident impliquant l’armée française au XIXe siècle, où une unité temporaire utilisée dans les opérations militaires était appelée “Carthage”, comme si tout ce qui devait être détruit était appelé Carthage par l’Occident, selon ses dires.

En conclusion, Hajar Al-Karimi a souligné que le silence face à l’offense commise par le fondateur de Facebook contre la civilisation carthaginoise constitue une continuation du silence face à toutes les attaques contre les vestiges de Carthage aujourd’hui, indiquant que Carthage reste présente et attend d’être prise en compte, comme un rappel de notre fierté.