Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a estimé que les restrictions imposées aux journalistes sont devenues “systématiques” et critiqué les pratiques de certains agents et cadres sécuritaires à l’encontre des professionnels du secteur en continuant à leur exiger des autorisations, pourtant non prévues par la loi.
Dans une déclaration publiée mercredi, le syndicat affirme que son bureau exécutif examinera au cours de la semaine prochaine l’utilité de son partenariat avec le ministère de l’Intérieur en relation avec la sécurité des journalistes. Il estime que ce partenariat lancé depuis octobre 2017 “a été vidé de son sens”, n’étant pas assez efficace pour empêcher les agressions sécuritaires répétées ciblant les journalistes.
Le syndicat a mis en garde contre l’adoption par le ministère de l’Intérieur du critère de la sécurité nationale sans tenir compte des critères de la relativité et de la nécessité, ce que, selon le syndicat représente “un danger réel sur l’essence même du travail journalistique et son efficacité”.
Le syndicat a appelé à ce propos le département à tenir ses engagements envers les journalistes et à ne pas recourir à des moyens illégaux pour entraver leur travail, invitant, à cet égard, le ministère à revoir sa politique dans ce sens.
Le syndicat a soulevé l’arrestation du photographe de l’agence Tunis Afrique Presse Malek Mahwechi d’une manière arbitraire mercredi alors qu’il couvrait un incendie déclenché dans le quartier de Sidi Abdessalem à Tunis. Les agents ont conduit le photographe au poste de sécurité d’El Omrane malgré qu’il était en possession de la carte professionnelle.
Le syndicat affirme être intervenu pour que le photographe soit relaxé, tenant à rappeler que prendre des photos dans l’espace public n’est pas soumis à une autorisation préalable.
Et d’ajouter que la police a, à deux reprises, empêché l’équipe du site “New Media” de filmer dans le quartier de Bab Bhar.
Les deux dernières semaines ont été marquées par une série d’agressions visant les journalistes chargées de couvrir la crise des migrants irréguliers à El Amra (Gouvernorat de Sfax).