Des organisations et des associations de la société civile ont lancé, mercredi, la coalition “Alliance contre la torture”, à l’occasion de la Journée nationale contre la torture et en mémoire de Nabil Barakati, tué sous la torture dans un poste de police à Gaâfour (Siliana) le 8 mai 1987.
Oussama Bouajila, représentant de l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) à Tunis et coordinateur de la coalition, a indiqué lors d’une conférence de presse tenue au siège du Syndicat nationale des journalistes tunisiens (SNJT), organisée pour présenter cette coalition, que l’Alliance contre la torture va fournir ses expertises en matière de lutte et de prévention contre la torture.
Il a ajouté que les organisations et les associations des droits de l’Homme réclament à nouveau l’amendement de l’article 101 bis du code pénal qui concerne les crimes de toture, “comporte plusieurs lacunes et constitue l’une des causes de la persistance du phénomène d’impunité”.
Selon l’article 101 bis du code pénal, le terme torture désigne tout acte par lequel une douleur ou une souffrance aiguë physique ou mentale, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis.
Est considéré comme tortionnaire, le fonctionnaire public ou assimilé qui ordonne, incite, approuve ou garde le silence sur la torture, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.
Cet article, souligne Bouajila, n’est pas conforme aux dispositions de la convention internationale de lutte contre la torture approuvée en 1988 par l’Etat tunisien, estimant qu’il est impératif de procéder à une redéfinition du crime de torture afin que celui-ci soit plus inclusif.
De son côté, Mohamed Mezem, directeur exécutif de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), a déclaré que la coalition est ouverte à toutes les forces de la société civile et tous ceux qui souhaitent rejoindre le mouvement, faisant remarquer que la lutte contre la torture s’est développée d’un point de vue législatif après la révolution, d’où la création de l’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture (INPT).
L’Alliance contre la torture regroupe, notamment, la LTDH, l’OMCT, l’Association tunisienne pour la Justice et l’égalité (Damj) et l’association Génération Contre la Marginalisation.