Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Zied Dabbar, a déploré la poursuite en justice de 39 journalistes en dehors du cadre du Décret-loi n°2011-115 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse, de l’imprimerie et de l’édition.
« Les journalistes ne réclament pas l’immunité, ils demandent une loi régissant la profession de journaliste », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue, vendredi, au siège du Syndicat, pour présenter le rapport annuel sur la situation de la liberté de la presse en Tunisie.
Dans ce rapport, publié à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le SNJT a fait état d’une augmentation des procès de journalistes engagés au sens de lois répressives dont la loi relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent , le Code pénal ou encore le décret 54.
Selon ce rapport, 211 agressions commises contre des journalistes, des correspondants et des photographes, ont été enregistrés entre le 1er mai 2023 et 30 avril 2024.
Dans ce contexte, Zied Dabbar a estimé que, sur le plan juridique, la situation des journalistes en Tunisie est « sombre », ajoutant qu’actuellement la jurisprudence tend vers l’application de lois qui « n’ont rien à voir avec la profession de journalisme ».
Par ailleurs, le président du SNJT a critiqué les difficultés auxquelles font face les journalistes pour accéder à l’information, citant, dans ce sens, l’absence de journalistes dans les points de presse qui se tiennent au Palais de Carthage ainsi que l’interdiction, récemment, des médias privés de couvrir la plénière inaugurale du Conseil national des régions et des districts.